Pisciculture: les bonnes intentions ne suffisent pas

  « L’aquaculture est un secteur où les projets d’investissements ne sont pas assez nombreux. Le développement de ce secteur économique doit être une priorité pour la France qui doit enrichir sa stratégie d’alimentation en produits de la pêche d’eau douce » Michel Barnier (2007). Excellent, mais le déclin amorcé au 20 ème siècle se confirme depuis 2000.

« Les poissons sont l’avenir de l’homme » Jean-Paul Besset (2012) député Européen. Surtout ceux issus du chalutage profond et de la surpêche financée ...par l'UE.

« Il faut une volonté politique claire de développer une aquaculture durable et compétitive, afin de faire face à la concurrence des pays tiers. » Alain Cadec (2012). Parfait.

Une extraordinaire dichotomie

Tous les indicateurs sont au feu vert depuis des années : une croissance mondiale exponentielle à deux chiffres depuis 20ans, une consommation en constante augmentation partout….sauf en Europe.

production en baisse constante

production en baisse constante

En dépit d’annonces depuis 10 ans, la filière française en berne, manque de lisibilité et de gouvernance pour répondre aux enjeux. Personne ne se hasarde en prospectives lisibles sur la manière de résoudre cette équation aux multiples paramètres : un objectif de production qui devrait considérablement augmenter, offrir au consommateur un produit de qualité, des méthodes d’élevage respectueuses des écosystèmes...

L’UE à la traîne

Nous n’en sommes qu’aux prémices des études concernant des propositions de la commission pour une réforme de la Politique commune de la pêche (PCP). Pas plus d'avance dans l’organisation commune des marchés (OCM) des produits de la pêche et de l’aquaculture.

Tous les concepts piscicoles qui fonctionnaient depuis des milliers d’années ont été balayés vers 1960 pour les adapter aux facteurs productivistes. Le pisciculteur, avant de produire a déjà une certitude: il doit payer de grosses factures d'électricité, de pétrole et d'aliment...pour la prospérité de Total, d'Areva et de Cargill.

Cinquante ans plus tard, on s’aperçoit que nous avons fait le tour complet du système. On tente pourtant encore de pousser les curseurs plus à fond…pour se dire que l’on aura tout tenté, mais "on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré".  L'INRA, après la période des farines animales pour nourrir des bovins herbivores, promeut les protéines végétales pour nourrir les poissons carnivores. L'aquaculture des cages en mer va accentuer les impacts environnementaux et annihiler toute traçabilité.

La période semblerait pourtant propice, par nécessité, à l’émergence de nouveaux paradigmes.

Au delà des discours, on constate que pour les bonnes intentions, le compte n'y est pas.

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