la couleur anormale de l'eau

la terre a besoin d'eau mais la mer n'a pas besoin de terre!

L’eau couleur marron semble la normalité pour nos enfants. Comme le poisson carré dans l’assiette…Mais qui pense  leur expliquer que ce n’est la couleur naturelle ?  Depuis des millénaires, l’eau était translucide. La turbidité n'est pas la norme. Dites leur ! 

Il reste quelques sanctuaires : un lac de montagne, une source qui remplit une carrière désaffectée, un ruisseau qui traverse des taillis en tête de bassin versant.

Rares sont les privilégiés à pouvoir contempler nostalgiquement une eau claire…

ruisseau en tête de bassin versant traversant des taillis

une eau claire et limpide

(rédaction en cours)

en préambule

calcul du pouvoir érosif d'une goutte d'eau (énergie cinétique). Einstein a ouvert la voie. Et au fur et à mesure que l'eau se charge en MES (Matières en suspension), plus son pouvoir érosif augmente. Qui aurait intérêt à engager une étude sur l'action érosive de la pluie, des orages sur les sols nus en hiver?

sur terrain plat, chaque goutte d'eau provoque un cratère

sur terrain plat, chaque goutte d'eau provoque un cratère

Comment en est-on arrivé là ?

confluence de deux rivières

confluence de deux rivières

 

la terre file dans la mer

la terre file dans la mer

Les pratiques agricoles

elles portent une lourde responsabilité. En laissant un sol nu en proie aux orages plusieurs mois de l’année en hiver, l’érosion devient un phénomène annuel,  corollaire implacable de certaines pratiques culturales.

P1010855

 

Première étape destructrice : 

Le désherbage chimique total.

dessouchage de la bande rivulaire

désherbage et dessouchage de la bande rivulaire

 

Seconde étape invalidante:

Un labour dans le sens d’écoulement naturel: l’eau puisse creuse un profond sillon. Ainsi, chaque parcelle perd annuellement des tonnes/ ha de sa meilleure terre : un vrai lessivage. Les prémisses du labour de la roche mère…la charrue à 5 socs tirée par un surpuissant tracteur retourne des pierres jamais titillées depuis des millénaires ! Qu’à cela ne tienne, on invente des outils ramasseurs de pierres. Aux labours suivants, on récoltera vraisemblablement dans 10ans le même volume de pierres au motif  qu’elles « usent le matériel ». Entre temps, l’érosion hydraulique dès qu' il pleut, associée à l’érosion éolienne quand il ne pleut pas, auront à nouveau exporté ce que le sol avait mis 50 000 ans à fabriquer.

 

tous les ans les mêmes effets

labour dans le sens de la pente

tous les ans, le ruissellement produira les mêmes effets

tous les ans, le ruissellement produira les mêmes effets au même endroit

 

Troisième étape :

arrachage des haies, "rectification" des cours d'eau lors des "travaux connexes" aux remembrements.

les pratiques forestières

à développer

une mer de boue qui rejoindra le ruisseau

une mer de boue qui rejoindra le ruisseau au premier orage

 

coupe rase, plantation...les exploitations des prochaines plantations  produirons les mêmes effets.

coupe rase suivies de plantation...les exploitations des prochaines futaies résineuses produirons les mêmes effets.

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coupe rase de feuillus, andains perpendiculaires à la pente et plantation de douglas; nous avons la garantie de créer une érosion pérenne

coupe rase de feuillus, andains perpendiculaires à la pente et plantation de douglas; nous avons la garantie de créer une érosion pérenne

Ces pratiques culturales, nées après 1960, font peser une "charge sédimentaire spéciale et exorbitante" sur les cours d'eau. Ces millions de m3 de sédiments d'origine anthropique se retrouvent, au mieux bloqués par les seuils et barrages, au pire au pied du Mt St Michel ou dans les estuaires.

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La renouée du Japon (fallopia japonica)

Suggestion à l’attention de tous les détracteurs de la renouée du Japon qui utilisent plus l'ordinateur que la débroussailleuse.
Ils se lamentent beaucoup, utilisent des mots d'une extrême violence pour qualifier la renouée... et quand ils se hasardent dans les conseils, cela devient calamiteux et à mauvais escient: des moyens techniquement non proportionnés et financièrement dispendieux(1).

article précédent: http://cedepa.fr/renouee-du-japon/ 

comparons avec le cas du chardon
Souvenons-nous du garde-champêtre parcourant toute la commune en vociférant l’arrêté municipal contre l’ennemi commun : le chardon (2)
La reproduction sexuée par les graines très légères du chardon est ultra performante : une graine = un chardon  garanti l’année suivante. C’est ce que l’on appelle la faculté germinative. Proche de 0% pour certaines variétés végétales, elle doit certainement être proche de 100% pour le chardon?

De mémoire, les arrêtés concernant le chardon sont en vigueur depuis les années 1960. Il a même les honneurs de la presse hautement spécialisée : le Code Rural entendait bien aussi s’occuper de son cas!

venons en à la renouée
Un acharnement quasi unanime déferle à son sujet.
C'est essentiellement, mais pas uniquement, à un système racinaire (rhizomes) ultra performant que l'on doit sa prolifération (3). 

Elle envahit et accapare les friches péri-urbaines remaniées, les bordures de routes. Du coup, elle devient visible : elle colonise toutes les zones abandonnées et mal gérées par l’homme… un peu comme un pied de nez.  C’est très impertinent et cela suffit pour sortir l’artillerie sémantique lourde: “éradiquer, plante tueuse” … en n’hésitant pas, au mépris du ridicule, de citer les paroxysmes: “guerre, invasion, peste, calamité, contamination…”  les pires mots gravés dans la mémoire collective lui sont destinés. De quoi frissonner …et les surenchères rendent grotesque cet acharnement métaphysique: “le cancer de la rivière”.

la suggestion
Si la renouée est celle que l'on prétend, rien de plus simple : il suffit de s'inspirer de ce qui a été édicté pour le chardon.
Suggérons  aux Maires de prendre un arrêté Municipal pour la combattre. Un moyen que personne ne semble pourtant avoir conseillé? Considérant cette lutte techniquement bien plus simple que celle du chardon…cela devrait être une simple formalité? 

Ce défi est un piège grossier que les élus déjoueront... car 95% des renouées se développent sur des terrains publics.

 

(1) lire:  http://cedepa.fr/la-renouee-du-japon-une-plante-tueuse-hors-de-prix/

(2) en combattant le chardon, ce qui peut être nécessaire dans certains cas, on diminue hélas les populations d'insectes. Une mesure radicale de "destruction" devrait prendre en compte tous les effets collatéraux.

(3) depuis quelques temps, nous repérons et photographions les exemples de lutte contre la renouée dans des propriétés privées sises en limite de terrains publics. Il s'agit d'un fauchage régulier de la part du propriétaire, soit un pâturage intensif des prairies. Les résultats apparaissent éloquents: disparition de la renouée dans la prairie grâce à un recépage quotidien par les bovins et très net affaiblissement (car fauchage plus épisodique) consécutif à l'intervention humaine.
Dans les deux cas, nous observons la prolifération dans le terrain public limitrophe.
Son envahissement correspond bien à un défaut d'entretien.

 

 

Gestion quantitative de l'eau: création de biefs, de canaux écologiques et de réservoirs

Il s'agirait d'une bonne réponse aux enjeux hydrologiques, environnementaux, économiques et sociaux de la gestion de l’eau au 21ème siècle. Les canaux créés depuis des siècles canaux moyen âge au seul dessein à l’origine de transporter l’eau (irrigation gravitaire ou eau potable)permit ensuite la gestion opérationnelle des transports d’eau dans les canaux et les rivières 
Les canaux furent ensuite dédiés au transport fluvial, offrant de nombreuses fonctions environnementales.
La bataille de l'eau qui s'annonce mériterait un ambitieux programme de création de canaux multifonctionnels dimensionnés en fonction de la capacité hydraulique du cours d'eau.

Existe-t-il un autre domaine que celui de l’eau où l’usage aurait subi une telle évolution régressive alors que les besoins augmentent?
Ce que nous préconisons, maîtrisé depuis des siècles, non seulement n’est que très peu appliqué mais est tombé en disgrâce

historique
L'Hydraulique agricole- J.Charpentier de Cossigny (1872).  Cliquez pour lire.

Le canal d’irrigation détourne l’eau d’une rivière et la transporte par gravité vers des zones agricoles. Canaux d’irrigation, ce plaidoyer pour les canaux d’irrigation n’aborde cependant pas le problème de l’augmentation de la ressource en eau qui serait nécessaire pour satisfaire tous les usages.
Le canal écologique ne s’alimente pas forcément dans un cours d’eau : il peut partir de nulle part pour arriver nulle part et doit être le plus long possible. Assis sur les courbes de niveau (pente ~1%), il est alimenté par l’eau de ruissellement. A chaque fois que la topographie le permet, cet émissaire peut s’élargir ce qui augmente le volume disponible. En fin de parcours (obstacle physique, défaut de maîtrise foncière, aménagements divers -habitation, réseau routier ou ferroviaire-), l’eau peut alimenter un réservoir soutien d’étiage, rejoindre un ruisseau ou mieux: profiter du dénivelé pour une valorisation hydroélectrique.
Le dimensionnement du canal peut se calculer en fonction du bassin versant, des précipitations etc.… mais pour éviter la ruine de l’ouvrage et les éventuels dommages en contrebas, il est impératif d'éviter tout débordement. Le déblai aval doit supporter les agressions des orages et éviter les interventions fréquentes. Sa largeur (2,50 m minimum) est nécessaire pour une visite avec un engin motorisé.

creation canal

banquette

rigoleà partir du canal -à droite- une rigole peut alimenter une retenue d'eau. Le public apprécie ces ballades bucoliques

Multifonctionnalités 

  • réponse pertinente au soutien d’étiage, L'eau emmagasinée l'hiver peut être rétrocédée au cours d'eau qyand il en a besoin,
  • écrêtage efficace des crues et diminution de l’impact des inondations grâce à l’effet "tampon"Dans ces deux cas, le volume stocké dans les canaux et dans les réservoirs successifs peut être très important et évite le recours aux lacs de retenue. Ces ouvrages controversés nécessitent des travaux pharaoniques plus dévastateurs que bénéfiques à l'environnement. C'est souvent, hélas, le seul remède suggéré,
  • alimentation des nappes phréatiques à la faveur de l’infiltration, (Les suivis piézométriques et le traçage isotopique permettent aux spécialistes d’estimer la part d’eau de l’aquifère provenant d’infiltration dans les canaux d’irrigation). Comment évaluer les services rendus par les réseaux d’irrigation  Application au cas de la recharge de nappe
  •  réseau hydraulique artificiel favorable à la biodiversité,
  • captage des sédiments provenant de l’érosion agricole et forestière,
  • piégeage des pollutions diffuses et contribution à l’épuration de l’eau,
  • ...et pour la transition énergétique: valorisation de la chute par une conduite forcée et une turbine,
  • impact social: sentiers de randonnées appréciés,
  • nous passerons sous silence l’intérêt piscicole, car les Fédérations de pêcheurs et l’ONEMA pourraient ne pas partager notre enthousiasme. Il est même probable que cette faculté de gérer l’eau au 21ème siècle ne pourra être mise en œuvre qu’en s’affranchissant des préceptes dogmatiques actuels.

Toujours fidèle au concept ACA (Analyse-coût-avantage), il n’est pas indispensable de construire des ouvrages onéreux bordés de murets en pierre sèche. On comprend cependant que des populations locales souhaitent réhabiliter ces biefs qui ont perdu leurs fonctionnalités initiales et devenus patrimoniaux Sentier Lamouroux

Les romains intervenaient en fonction des besoins. Deux mille ans plus tard, on loue cette ingénierie remarquable. En 2012, on déplore pendant 6 mois l’eau excédentaire et on pleure la pénurie les 6 mois suivants, mais le Code de l’environnement et ses certitudes annihile toute prospective. La gestion du manque d’eau structurel et des sécheresses en France.

Les freins à la création de canaux écologiques
Les obstacles techniques naturels sont plus faciles à franchir que les contingences exogènes et des facteurs humains: les aqueducs le prouvent.

  • les contraintes administratives: le carcan des textes dès qu’un projet consiste à dévier l’eau d’un ruisseau et a fortiori d’une rivière a des effets pervers. Cette opposition législative conduit à créer, pour satisfaire les pratiques hydrovores, des retenues collinaires ou des bassines sur les plateaux ; "n’importe où, sauf dans un vallon ". Peu importent l’agression paysagère et les difficultés de remplissage naturel: il suffit de créer un forage et de pomper dans la nappe. La directive européenne qualifie l’eau des canaux de "masses d’eau de surface artificielle et fortement modifiée ". L’objectif de gestion des eaux de surface est applicable. La traduction de cette directive en droit français (LEMA 2006), considère les "masses d’eau qui doivent être l’objet d’une gestion durable dans un contexte de changement climatique impliquant des modifications de la quantité d’eau disponible.
    Les textes semblent se satisfaire de la diminution de la ressource? Ils n’empêchent cependant pas de mettre en oeuvre une technique qui l’augmenterait considérablement, mais le veto écologiste prime toute prospective.
  • le défaut de prospectives et quand elles existent, leurs orientations biaisées: elles considèrent le changement climatique, les pressions sur la ressource dans l'orientation des décisions publiques au lieu d'étudier les moyens à mettre en oeuvre pour augmenter l'eau disponible de manière à satisfaire tous les besoins.
  • l’ONEMA et les Fédérations de pêcheurs s'opposent à toute création de canal ou d'étang quitte à avoir des "rivières sauvages" à sec..
    Cette posture niant le bon sens est très incohérente car le budget des AAPPMA dépend de la vente de cartes de pêche à des clients qui apprécient les masses d’eau artificielles : canaux, étangs et lacs de barrages,
  • l'opposition des écologistes qui n'ont produit aucune prospective sur la gestion quantitative de l'eau, n’ayant jamais imaginé créer de canaux et stigmatisant les plans d'eau. C’est l’écologisme dogmatique opposé à l'écologique,
  • l'absence de maîtrise foncière.
  • le manque de cohésion politique à l'échelle d'un bassin versant.
  • enfin, la création de petits canaux et de retenues d'eau est un thème démodé, tourné en dérision et jugé archaïque chez les concepteurs qui privilégient les réalisations gigantesques. Les études d'impact y sont édulcorées, les préjudices environnementaux jamais calculés, mais la seule garantie, ce sont des dépenses publiques toujours exorbitantes.

Les opportunités

  • reprendre le remarquable réseau existant géré par des ASA (Association syndicale autorisée) dans le sud de la France,
  • concernant l’irrigation gravitaire classique, la préconisation nationale met en exergue la nécessité des " économies d’eau ". C’est pertinent. La technique d’irrigation agricole gravitaire qui dérive l’eau de la rivière, nécessite une quantité d’eau importante. Elle peut alors être assimilée à un "gaspillage" d’eau. Ce serait justement tout l’intérêt de réservoirs à remplir l’hiver. Ces ouvrages annexes permettraient de diminuer le volume dérivé au partiteur en période d’étiage, voire de le fermer complètement,
  • tenter de créer canaux et rigoles à chaque fois que le foncier est maîtrisé : forêt domaniales, forêts communales, forêts sectionales, camps militaires (252 000 ha), lycées agricoles, grandes propriétés privées pour peu que le propriétaire ait été sensibilisé et accepte d’entreprendre ces travaux alors que la vulgarisation lui a expliqué depuis 1960 qu’il fallait évacuer l’eau surchargée de terre arable, à tout crin et au plus vite dans le sens de la pente. C’est d’autant plus dommageable que l’océan n’a pas besoin de terre et que la terre a besoin d’eau. Changeons de paradigmes: récupérons l’eau de drainage et des fossés dans des canaux assis sur les courbes de niveaux…toute une pédagogie en à mettre en oeuvre.

Nos pratiques hydrovores, l'augmentation régulière des besoins en eau à l'aune du changement climatique  pourraient un jour nous contraindre au pragmatisme…

 

Annexes:
- Rapport intéressant: rapport irrigation

Le rapport évoque à plusieurs reprises la possibilité d’augmenter la ressource par des retenues, bassines (en évitant le mot banni « étang ») et conclut : "…alors un ou des leaders convaincus, tenaces et courageux – car le risque politique sera certain – pourront mieux être en mesure de sensibiliser les habitants et les usagers du territoire considéré aux enjeux et à leur coût c’est à dire intéresser à la création de nouvelles ressources d’autres usagers marchands et non marchands, ceux-là pourront aussi souhaiter que cette création et son exploitation soient financées par les collectivités territoriales.
Quel rôle peuvent/doivent jouer les Pouvoirs Publics pour qu’au plan local la gestion de la ressource en eau soit optimisée? En premier lieu faire table rase des idées reçues où écologie et économie étaient antinomiques, où l’irrigation était, par essence, une pratique détestable et où les termes réserve en eau ou barrage étaient considérés, par endroit, comme des gros mots…."
Qu’est-il advenu de ce rapport de 2005? Les préconisations et les propos des auteurs ne semblent avoir trouvé aucun écho? C’est dommage

les bonnes idées existent à l'étranger

 

pelleteusetravail préparatoire pour créer un canal écologique de 2 m de large

canalcanal écologique

rigole a curerla rigole doit être assise sur une courbe de niveau. Celle-ci serait à curer et à remettre en service

pont canalaqueduc de Montreuillon (1841),13 arches, H = 33 m L = 152 m

entree tunelpour respecter cette rigole ancienne en créant la route au XIX siècle, l'Ingénieur des Ponts & Chaussées....

tunel... a créé ce tunnel de 1,80 m de haut. Le meilleur service hydraulique du monde créait et respectait les ouvrages.

 

DSC01111canal des Moines (Aubazines.19). Un parcours très fréquenté.

 

 

lire: http://cedepa.fr/le-potentiel-hydroelectrique-de-la-france/

 

 

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saumon d'élevage en Norvège

Le saumon, ruine écologique de la Norvège

Sophie Verney-Caillat
Journaliste

Une association norvégienne a transmis à Rue89 les résultats catastrophiques de son étude sur l'impact environnemental de l'élevage, question ultra-sensible à Oslo.

Ferme aquacole au nord de la Norvège (Norsk Havbrukssenter/Flickr/CC)

Critiquer l'industrie du saumon est de très mauvais goût en Norvège. L'association Green Warriors a vu se déployer une puissante contre-attaque lorsqu'elle a publié l'an dernier son rapport sur l'impact environnemental de l'élevage du saumon.

Voir le document

(Fichier PDF)

Aujourd'hui, en livrant à Rue89 l'exclusivité de sa version française vient d'être mise en ligne, ils poursuivent leur combat dans un domaine hautement sensible – la pêche y est le troisième secteur d'exportation après le pétrole et le gaz.

Et la France est le plus gros importateur de saumon norvégien, l'essentiel de ce que nous consommons (dont 30% pendant les fêtes de fin d'année) vient des fjords de ce pays. Un marché multiplié par trois en vingt ans, qui pèse 416 millions d'euros annuels.

« Le poisson gras renforce la santé mentale »

Pour les autorités norvégiennes, il est préférable que le consommateur français ne sache pas trop dans quelles conditions sont élevés ces poissons, au risque de perdre l'appétit. Le site internet des exportateurs norvégiens de saumon ne lésine pas pour nous faire rêver :

« Les médecins et scientifiques du monde entier s'accordent à dire qu'il faut manger plus de saumon et d'autres poissons gras, car ils sont bons pour le cœur, la circulation et la lutte contre certaines maladies inflammatoires, voire contre certains cancers.

De plus, le poisson gras renforce la santé mentale, les acides gras contenus dans l'huile sont essentiels pour le développement du cerveau et ont un effet bénéfique sur la dépression, la schizophrénie, la maladie d'Alzheimer et certaines formes d'hyperactivité. »

En Norvège, le ministère de la Santé recommande d'ailleurs de manger du poisson gras deux à trois fois par semaine, dont par exemple 200 g. de saumon / semaine.

Plus risqué que bénéfique ?

Mais derrière les vertus connues des Oméga-3 pour la santé, une autre réalité du saumon norvégien est bien dissimulée.

Selon l'enquête de Green Warriors :

  • 10 à 20% des saumons d'élevage meurent dans les cages, du fait de la surpopulation, de malformations et de maladies ;
  • les études vétérinaires montrent que presque la moitié des saumons souffrent d'inflammation cardiaque, neuf sur dix de dépôts graisseux supplémentaires au cœur ;
  • les vaccins inoculés aux saumons provoquent des effets secondaires, comme des péritonites ;
  • les déchets alimentaires des fermes aquacoles s'élèvent à 7% – il y a donc 70 000 tonnes de restes rejetés en mer et qui sont ensuite mangés par les poissons sauvages à proximité.

Claudette Béthune, pharmacologue qui a travaillé pour l'organisme norvégien de sécurité alimentaire (le Nifes), avant de partir aux Etats-Unis, explique :

« La présence de polluants tels que les dioxines et le PCB dans le saumon génère un risque de cancer, qui, pour les personnes jeunes, dépasse les bénéfices attendus du saumon sur la santé. »

En 2010, un reportage de France 3 alerte

Si les effets sur la santé humaine font l'objet d'une controverse scientifique, la catastrophe environnementale de l'industrie du saumon norvégien ne fait plus de doute.

Un reportage diffusé sur France 3 l'an dernier a montré que l'aquaculture norvégienne n'avait rien à envier aux élevages de porc intensifs bretons : entassement des animaux, traitements aux antibiotiques, épandages nocifs pour l'environnement...

« Pièces à conviction », France 3

Voir à partir de 3 minutes

Le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire, inquiet d'apprendre l'usage du diflubenzuron dans les fermes norvégiennes, avait écrit à son homologue, Lisbeth Berg-Hansen.

Il s'étonnait que ce pesticide, ne disposant pas d'autorisation de mise sur le marché en Europe, soit utilisé pour lutter contre le pou de mer dans les élevages norvégiens.

Sur la notice de pduit, il est clairement écrit qu'il est « très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets indésirables à long terme pour le milieu aquatique. Ne doit pas être utilisé à moins de 30 m des fossés de drainage, des ruisseaux, des barrages ou de grands plans d'eau ».

Lisbeth Berg-Hansen avait tranquillement répondu à Bruno Le Maire que ce produit était légal dans son pays pour la lutte contre le pou de mer.

La ministre norvégienne, juge et partie

La Norvège ne cesse de se justifier auprès de ses pays-clients et qui lui demandent des comptes. Ainsi, en réponse aux demandes de l'Agence européenne de sécurité sanitaire, l'Institut norvégien de recherche sur la nutrition, les poissons et crustacés vient encore de répondre qu'après examen, le niveau d'arsenic trouvé dans le poisson était bien plus bas que ce que soupçonnait l'Europe.

Le gros problème est qu'aucune expertise indépendante n'existe. Et pour cause : la ministre norvégienne de la Pêche possède elle-même des participations dans des sociétés de pêche, à hauteur de plusieurs millions d'euros et nomme les directeurs des trois organismes publics censés contrôler l'industrie de la pêche (l'Agence norvégienne pour la sécurité alimentaire, l'Institut national de recherche sur la nutrition, les poissons et crustacés, et l'Institut de la recherche marine). Comme le détaille, sous couvert d'anonymat, un journaliste de la télévision norvégienne :

« L'industrie piscicole et la politique sont très connectées, cela ne dérange pas vraiment les Norvégiens, et peu de journalistes enquêtent sur ces sujets.

Après l'embargo russe, lié aux quantités excessives de cadmium et de plomb retrouvées dans le saumon, la Norvège a déjà des difficultés à exporter en Chine et aux Etats-Unis. Elle ne veut pas se priver du marché français. »

Inquiétudes pour le saumon sauvage

Kurt Oddekalv, président de Green Warriors, est le justicier vert qui a mené l'enquête avec les moyens du bord. Grâce à son mini sous-marin équipé d'une caméra (un temps confisquée par les autorités), il a pu filmer les fonds marins et constater leur dégradation ou eutrophisation.

Images sous-marines des Green Warriors de Norvège

Une épaisse couche blanche

Une épaisse couche blanche l'a alerté : ce rejet, provenant des nutriments des fermes aquacoles, contamine les fonds marins (notamment avec du sulfure d'hydrogène) et chasse les saumons sauvages, lieux noirs et autres morues des fjords.

La contamination de tout ce qui vit dans les fjords autour des élevages est un gros sujet d'inquiétude pour les amateurs de nature en Norvège. Les nutriments donnés aux saumons des fermes s'échappent des immenses filets et terminent dans la bouche de la faune avoisinante. Pour l'un des fondateurs (qui tient à rester anonyme) de Salmon Camera, une association qui commence à compiler les études scientifiques sur le sujet, c'est le principal sujet d'inquiétude :

« Quand on pêche un poisson sauvage, on ne sait pas combien de jours se sont écoulés depuis qu'il a absorbé le diflubenzuron échappé des filets. Ce pesticide menace les crustacés, le plancton, toute la vie sauvage autour des élevages.

Pour le saumon d'élevage, il y a des contrôles, normalement les éleveurs attendent que les traces de ce pesticide disparaissent de leur organisme, mais ce n'est pas le cas pour le poisson sauvage autour. »

Avec les Green Warriors et le parti écologiste norvégien (qui n'est pas représenté au Parlement), ce pêcheur plaide pour un confinement des fermes qui éviterait qu'elles contaminent leur environnement. Tous demandent aussi des contrôles plus stricts sur la nourriture qui est donnée aux poissons.

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le polystyrène plus avantageux pour l'environnement que le peuplier

 

Août 2007 :

un membre du CEDEPA explique qu’il exclut les caisses en « polystyrène pétrolier »  pour le conditionnement et le transport de ses poissons. C’est un choix louable.

 Le polystyrène présente cependant des atouts indéniables :

- d’excellentes propriétés mécaniques : résistance à la compression, flexion et traction, moulage,

- des propriétés isothermiques très appréciées dans la chaîne du froid,

- il est biologiquement stable et imputrescible,

 - il offre un bon pouvoir calorifique.

Compte tenu de ces innombrables et indéniables qualités, il s’est imposé dans les emballages alimentaires : soit en caissettes soit en barquettes.Les caissettes en polystyrène expansé sont essentiellement utilisées pour le transport et la conservation des produits de la mer, les viandes, les volailles et les légumes.  Les barquettes sont, elles, utilisées pour l’emballage de la viande, plus récemment du fromage et du poisson en petites quantités, pour la vente au détail en libre-service.  Ce polystyrène, champion toutes catégories (hors CO², mais c’est un détail)  a ravi toutes les parts de marché au précédant roi de l’emballage : le peuplier.

Pourtant, le peuplier présente aussi des atouts indéniables :

- d’excellentes propriétés mécaniques : résistance à la compression, flexion et traction, moulage,

- des propriétés isothermiques  appréciées dans la chaîne du froid,

- il est biologiquement stable et imputrescible,

 -il offre un pouvoir calorifique très moyen.

 Nous imaginons donc qu’en vertu de ce seul  mauvais point concernant son pouvoir calorique très moeyn, un profond dédain serait tombé sur le peuplier?

Pour très bien connaître l’impétrant, de la bouture en pépinière jusqu'à l’usine de déroulage, nous vous confirmons que la populiculture n’est pas une sinécure: préparation du terrain, introduction des plançons, regarnis, entretiens annuels, défourchage, élagages, abattage, débardage et transport des grumes …

une vraie filière au travail. Et tous les 20ans, on recommence un autre cycle ! 

C'est beaucoup plus fatigant, en effet, que d'acheter du polystyrène.

Et en prime les écolos le crucifient en le taxant de tous les maux de la rivière: peuplant les vallées dans lesquelles fleurit la fritillaire pintade, il lui arrive même de perdre ses feuilles qui  "pollueraient le cours d’eau"...on croit rêver!

Et Bercy qui lui donne le coup de grâce  en  ne l'exonérant plus de taxe foncière que pendant dix ans au lieu de 30!

conclusion: le peuplier, ça eût payé, mais ça ne paye plus.

Emballé, c’est pesé: on abandonne le peuplier. La filière de l'emballage perd des parts de marché d'année en année, les produits pétroliers sont plébiscités.

D’autant qu’il jouit d’un greenwashing sémantique très élogieux : nous ne connaissons pas l’ACV (analyse du cycle de vie)  du polystyrène, mais des études extrêmement scientifiques (certainement très partielles) nous rassurent.

Lisez cet extrait d'article  et accrochez-vous !

 

« Un matériau avantageux pour l’environnement

Les industriels sont tenus de choisir un emballage en tenant compte des  « exigences essentielles » définies par le décret n°98-638 abrogé et codifié aux articles R543-42 à R543-74 du Code de l’environnement, qui impose la prise en compte des exigences liées à l’environnement dans la conception et la fabrication d’emballages.

Le PSE répond pleinement à ces attentes :

Avec 98% d’air, le PSE protège l’environnement

La capacité de conservation et de protection des ressources naturelles tout comme la réduction des émissions de CO2 sont des enjeux environnementaux importants aujourd’hui.

L’emballage PSE participe de différentes façons à la préservation de l’environnement.

98% d’air et 2% de matière : composé à 98% d’air, la part de matière polystyrène dans le PSE représente donc 2%.
Le PSE, particulièrement économe des ressources naturelles, continue à nous rendre de grands services tout en protégeant l’environnement.

Le PSE économise l’énergie et les ressources

Grâce à son pouvoir isolant bien au-dessus de la moyenne, l’emballage en PSE ne nécessite aucune énergie additionnelle. Il contribue ainsi à économiser l’énergie, préserver les ressources naturelles et diminuer les émissions de CO2.

A l’heure où les lieux de productions et de consommations sont de plus en plus distants, l’emballage PSE de part sa propriété de résistance aux chocs, assure une livraison sans casse du produit transporté.

Utiliser moins de carburant

Le PSE, extrêmement léger, contribue à la diminution de la consommation de carburant des véhicules qui le transportent.

La fin de vie maitrisée

Le PSE est valorisable à 100%. En 2007, 10600 tonnes ont été recyclées et 9500 tonnes ont été valorisées énergétiquement ».

 

Sur combien de tonnes fabriquées ?

 C’est précisément en 2007, totalement à contre courant, que nous aimions toujours le peuplier, produit 100% de la photosynthèse et qui n’alimente pas la mer de plastique.

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