Existence légale des ouvrages: la DDT tente d'inverser la charge de la preuve!

 

Plusieurs adhérents et sympathisants de l’association Hydrauxois en Côte d’Or ont reçu en 2013  un courrier de la DDT 21 leur demandant en substance de «préciser la situation administrative» d’un ouvrage hydraulique et son «existence légale», cela sous 30 jours, sous peine de voir l’ouvrage considéré comme «non autorisé».

Cette démarche regrettable nous semble illégitime. Quelques explications juridiques et historiques sont nécessaires pour bien le comprendre.

Rappel du régime général : droit d’eau, règlement d’eau
On appelle droit d'eau « fondé en titre » la capacité d'un propriétaire d'ouvrage hydraulique d'exploiter la force motrice de l'eau sans autorisation administrative. Le propriétaire peut être un particulier, une personne morale de droit privé, une collectivité territoriale ou l'Etat. Il existe deux régimes différents :
• les moulins des cours d'eau domaniaux, navigables et flottables, présents avant l'Edit de Moulins de 1566 ;
• les moulins des cours d'eau non domaniaux présents avant l'abolition des privilège féodaux (4 août 1789) ou aliénés pendant la Révolution (vente des biens nationaux).
Pour l'une et l'autre éventualité, le propriétaire doit attester l'existence de son bien avant les dates de référence (1566, 1789), et cela par tout moyen : cartes anciennes, mention du site dans les documents d'archives ou les actes administratifs.

Un droit fondé en titre (ou "ayant une existence légale") est attaché à un site, donc assimilé à un droit immobilier. Toutefois, ce droit a pu être réglementé ultérieurement par l'administration, suite à un litige ou à une augmentation de puissance ; mais cette réglementation n'annule pas le droit fondé en titre, qui perdure pour la consistance (puissance) initiale ; lorsque celle dernière n'est pas connue, l'état actuel est réputé fondé en titre par de très nombreuses jurisprudences.
Après la première loi sur l'eau de 1790, tout ouvrage hydraulique à créer devait disposer d'une autorisation délivrée par l' État (ordonnance royale, impériale, présidentielle ou préfectorale). A l'inverse d'un droit fondé en titre avant la Révolution, cette autorisation était nominative et tout changement de propriétaire devait être entériné par l'administration.
Un moulin du XVIe siècle peut donc très bien avoir bénéficié d'un règlement d'eau actualisé au XIXe ou au XXe siècle. A noter, car cela provoque souvent des confusions : le droit d’eau fondé en titre n’est pas un document (il découle simplement de l’existence du bien), alors que le règlement d’eau est bel et bien un document administratif précisant les conditions et règles d’usage de l’eau au droit d’un ouvrage.
La loi du 16 octobre 1919 (transposée récemment dans le code de l'Énergie) a réglementé l'usage de l'énergie hydraulique en France. Cette loi (complétée par plusieurs décrets d'application et modifiée par les diverses lois sur l'eau ultérieures) précise qu'il existe trois cas exceptionnels d'autorisation d'utiliser l'énergie hydraulique à durée illimitée :
• pour les usines autorisées avant 1919 et d'une puissance inférieure à 150 kW (art. 18),
• pour les usines fondées en titre (ou ayant une existence légale) (art. 29),
• pour les usines faisant partie d'entreprises déclarées d'utilité publique (art. 29).
Les moulins et usines disposant d’un règlement d’eau antérieur à 1919 et inférieur à 150 kW de puissance hydraulique sont donc dispensés de la nécessité de solliciter le renouvellement de leur autorisation administrative. Leur statut se rapproche de celui des droits fondés en titre.
En conséquence de ces diverses évolutions juridiques, l’article L 214-6 alinéa 2 du Code de l’environnement voté dans le cadre de la Loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006 énonce : "II.-Les installations, ouvrages et activités déclarés ou autorisés en application d'une législation ou réglementation relative à l'eau antérieure au 4 janvier 1992 sont réputés déclarés ou autorisés en application des dispositions de la présente section. Il en est de même des installations et ouvrages fondés en titre".

La circulaire 2010 est claire: l’administration doit suivre sans limite de temps les autorisations qu’elle a délivrées
De ce qui précède, il résulte que tous les ouvrages fondés en titre et tous les ouvrages régulièrement autorisés par règlement d’eau sont considérés comme administrativement autorisés.
Jean-Marie Pingault, conseiller juridique de la FFAM,  a adressé dès 2010 au Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie une note d’information démontrant que tous les moulins ont été, à un moment ou un autre, reconnus par l’Etat français. (Télécharger ce document, pdf).
Le Ministère de l’Ecologie lui-même, dans la Circulaire du 25 janvier 2010 relative à la mise en œuvre par l’Etat et ses établissements publics d’un plan d’actions pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau (DEVO0930186C),  a reconnu que l’interprétation de l’article 214-6 du Code de l’environnement suppose que l’Etat assume préalablement un suivi réglementaire de chaque ouvrage. Cette continuité juridique est évidemment le B-A-ba de l’exercice de l’autorité par la puissance publique. 

« Le II de cet article dispose que tout ce qui a été autorisé avant la loi sur l’eau de 1992, au titre d’une législation sur l’eau précédente, est considéré comme autorisé au titre de la loi de 1992 (donc des articles L. 214-1 à 6 CE).Cette disposition sous-entend que l’administration est en possession d’un justificatif et des éléments d’information minimum sur l’ouvrage (caractéristiques, emplacement, usage...), il n’est donc pas nécessaire, à la différence des ouvrages relevant du III de ce même article, que le titulaire en 'déclare l’existence'. La loi considère que l’administration est censée connaître, et suivre sans limite dans le temps les autorisations qu’elle délivre. »

Il en résulte une conclusion simple :
Tout propriétaire sommé de prouver le caractère administrativement autorisé de son ouvrage serait habilité à renvoyer l’Administration (ici la DDT 21) à ses propres responsabilités.
En d’autres termes, c’est à l’Administration de prouver qu’un ouvrage n’a pas d’existence administrative (dérivant d’un droit d’eau ou règlement d’eau) ou qu’il l'a perdu en vertu des motifs reconnus par le droit : changement d’usage définitif entraînant la disparition des ouvrages hydrauliques, état de ruine de ces derniers (dans des conditions très restrictives), etc.

Conciliation… vigilante
Dans un souci de conciliation, Hydrauxois conseille à ses adhérents de fournir les informations historiques qu’ils possèdent afin d’aider la DDT 21 (ou les DDT 89 et 58 si le cas se présente) à mettre à jour les dossiers de leurs ouvrages. Et nous sommes à disposition pour partager nos propres ressources documentaires à cette fin.
Nous aimerions sortir une bonne fois pour toutes du climat actuel de suspicion, voire de harcèlement, dont souffrent trop souvent les moulins et usines hydrauliques. Et comme notre action l’a démontré depuis un an, nous sommes prêts pour cela à mener un travail fondé sur la responsabilisation des propriétaires d’ouvrage, sur l’information à propos des obligations nouvelles imposées par la loi ou à propos des aménagements optionnels qui permettraient d’améliorer facilement l’état des cours d’eau.

Toutefois, nous montrerons la plus extrême vigilance sur les points suivants :

  • les tentatives abusives de casser un droit d’eau ou un règlement d’eau pour état de ruine ou de non-entretien, ou pour indisponibilité des archives dans les dossiers que l’Etat est censé conserver,
  • les tentatives également abusives de sortir du régime "perpétuel" du droit d'eau avant 1789 et du règlement d'eau avant 1919 pour imposer une autorisation limitée dans le temps,
  • l’imposition par pression opaque (par exemple blocage d’un dossier) d’un aménagement non obligatoire (par exemple passe à poissons sur une rivière non classée sans que l'administration n'en démontre la nécessité impérative),
  • l’obligation de procéder à des aménagements écologiques en passant par des bureaux d’études coûteux sans que les services de l’Etat aient au préalable précisé la nature exacte de l’impact de l’ouvrage et proposé ce qui leur semble une solution proportionnée.

Et, comme cela nous a été rapporté, dans certains départements :

  • quand tous les indices ayant présidé à la définition de la consistance initiale existent sur le terrain, des exigences de l’Administration sur des nouvelles cotes à mesurer au XXIème siècle alors que celles d’origine prévalent, sont dépourvues de sens et n’ont aucune valeur légale. Par contre, à défaut d’archives et quand l’ouvrage a souffert d’un défaut d’entretien, il convient en croisant des indices disponibles sur le terrain, d’estimer ce que devait être cette consistance initiale. C’est à l’usinier à mener ces investigations et à les faire valider par l’Administration,
  •  l’acharnement sur un ouvrage au motif qu’il serait « sans usage », faisant fi qu’il puisse être remis en fonction dans l’esprit de la transition énergétique,
  • le harcèlement et les menaces (comme en font état de multiples courriers), le chantage à la subvention, la présentation de devis exorbitants au propriétaire pour le convaincre de céder son seuil pour l’euro symbolique à une Fédération de Pêche ou à une Collectivité… non pas pour le restaurer ou pour le mettre en conformité, mais à la seule fin de l’araser et d’abroger le droit d’eau. Cette démarche déloyale, très en vogue, apparait inadmissible.

 Hydrauxois mène un très gros travail de fond sur les rivières Bourguignonnes, afin de permettre la réussite des réformes visant au bon état chimique et écologique. Mais « dans le domaine environnemental et de la transition énergétique, nous ne progresserons réellement que dans un climat de confiance, de réciprocité et de pragmatisme ».

Olivier Cousin, un vigneron au tribunal

En guise d’encouragement à un mode de production proche de la nature, la Fédération viticole d’Anjou et l’INAO (Institut national des appellations d’origine) reprochent à Olivier Cousin les délits de «pratique commerciale trompeuse» et de «présentation de produit faisant croire qu’il bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée», parce qu’il a apposé sur certaines bouteilles la mention «Anjou».

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Ce dangereux délinquant de Martigné-Briand, qui n’utilise aucun intrant, a aussi omis de mettre le logo déconseillant le vin aux femmes enceintes ainsi que les numéros de lots, et n’avait pas le droit, c’est contre l’éthique, d’évoquer le mot «domaine»,  réservé aux AOC. Les gardiens du temple prétendent que le vigneron utilise le mot «Anjou» pour jouer sur la confusion, laisser croire au consommateur que ses vins sont en AOC, afin de mieux vendre. C’est absurde car les  produits naturels sont incapables satisfaire la demande des consommateurs qui en ont marre de se faire intoxiquer. Les logos, labels et chartes tentent de verdir des modes de productions ne respectant ni le produit ni la biodiversité.

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Et si Olivier Cousin utilise le mot « Anjou », c’est le terroir qui est honoré.

La législation sur le commerce du vin fait fi de la santé du consommateur: elle protège les producteurs. Par contre, les mots eux, sont protégés : une OPA les a tous déposés et capturés. Le vigneron angevin lambda n’a pas le droit d’utiliser Anjou, Domaine, vin naturel…

Selon son avocat, «le comble, c’est que cette réglementation se justifie par l’information du consommateur. Or, pendant que l’on reproche à mon client d’éclairer en disant d’où vient son vin, on maintient une traçabilité très relative pour les vins d’appellation. Personne n’est tenu d’indiquer les produits chimiques qui entrent dans leur composition. Lui n’a pas le droit au contraire d’écrire que son vin est naturel. »

Quelle époque épique…gageons que la répression des fraudes continuera à être plus vigilante chez ce vigneron que chez les empoisonneurs légaux bardés de logos.

La supercherie intellectuelle légale et commerciale fait peser la charge de la preuve, des épreuves et des frais, sur le producteur qui souhaite produire propre et naturel. C’est beaucoup plus difficile que d’énumérer la liste de tous les produits chimiques contenus dans les aliments. En matière fiscale et douanière, le principe déclaratif fonctionne dans le bon sens : « qu’avez-vous à déclarer ? » …et le schéma se complique légitimement au fur et à mesure que la liste des déclarations s’allonge. La charge de la preuve incombe à l'Administration.

Dans l’agro-alimentaire, c’est le contraire. La dérision puis la suspicion et les contentieux s’abattent sur celui qui n'a rien à "déclarer", qui œuvre dans le respect du consommateur et des écosystèmes : il déroge aux normes.

La continuité écologique des cours d'eau

Nous souhaitonsune autre lecture en 2014 avant l’échec du "bon état 2015".

La directive-cadre sur l’eau (2000/60/CE), couramment désignée DCE, est une directive européenne prise le 23 octobre 2000. L’objectif est de prévenir et de réduire la pollution des eaux, de promouvoir son utilisation durable, de protéger l’environnement, d'améliorer les écosystèmes aquatiques (zones humides) , d'atténuer les effets des inondations et des sécheresses. La DCE établit un cadre pour une politique globale communautaire dans le domaine de l’eau. La réglementation européenne oblige les Etats membres de prendre des dispositions qui doivent concourir à la protection des ressources en eau douce, ou salée, superficielles ou souterraines, de transition et côtières. Des objectifs louables. Mais jamais la DCE ne réclame et encore moins n'exige la suppression des seuils, des barrages et des étangs.

Sur les modalités prises par la France, nous avons quelques observations sur les délais, les indicateurs, les diagnostics, les coûts, la rhétorique et une analyse divergente des priorités. C’est tout.

En 2011, nous estimions que l’atteinte des objectifs d’une eau de bonne qualité en 2015 était une galéjade. Nous savions tous que l’on ne retrouverait pas la qualité de l’eau de 1960. A défaut de changer les paradigmes, il est plus simple de changer les règles, d’employer des termes édulcorés "on s’efforcera de...", ou de modifier les indicateurs et les normes. Nous n’avons plus les moyens de rêver à des objectifs ambitieux en terme environnemental car la machine s’est emballée depuis 1970. 

Cette grande suspicion initiale dont nous nous faisons l’écho, est née dès que le diagnostic a été émis : l’oligarchie de l’eau prétendait que dans le domaine de l’hydromorphologie, la destruction des seuils et barrages allait permettre d’atteindre les objectifs fixés par l’UE sur la bonne qualité de l’eau en 2015. Nous avons perdu 10 ans dans une voie peu probante.

Effets induits

Les finances publiques, censées être utilisées à bon escient, voire faire des économies au lieu de jeter l’argent par centaines de millions d’euros dans les rivières au titre de la continuité écologique, se trouvent lourdement mises à contribution sans aucune garantie de résultat. Cette très forte mobilisation de fonds publics au service du dogme de l'hydromorphologie, les Agences de l'eau tentent en 2013 de la justifier par un large soutien démocratique. Peine perdue: le meilleur score de réponse aux questionnaires orientés atteint très péniblement 0,05 %.

Les résultats 

Même avec des indicateurs très édulcorés, même avec des mesures extrêmement complaisantes, c’est un échec total. Il s'agissait bien d'une chimère. Nous ne nous réjouissons pas de cette défaillance. Il serait encore temps de rectifier le tir : dans l’eau claire il y a des pesticides, des nitrates, du phosphore, des perturbateurs endocriniens, du pyralène et autres métaux lourds. Nous estimons que ces facteurs dégradent gravement la qualité de l’eau, déciment bien plus les populations piscicoles que des seuils, barrages et étangs qui existent pour certains depuis des siècles.

Le dogme sur le terrain

Après le branle-bas de combat de tous les services en charge de l’eau qui ont martelé et vulgarisé que l’hydromorphologie et  l’arasement des seuils constituaient l’unique solution pour recouvrer une eau de qualité sans qu’aucune étude scientifique sérieuse n’ait formellement incriminé ce facteur, ces services se heurtent sur le terrain quelquefois à des contentieux…mais toujours à des incompréhensions et à une grande inertie.

Si l’ONEMA se charge de vanter les « retours d’expériences », aucun service n’a vocation et ne se lance dans la compilation des contentieux, pétitions, manifestations, articles de presse etc…Pourtant, à chaque coin de l’hexagone, ce sont toujours les mêmes analyses, les mêmes propos, la même expression démocratique dont il n’est absolument pas tenu au compte.

Et aujourd’hui 1er janvier 2014, tous les ouvrages doivent être en conformité au titre du débit réservé. Demain, le 02/01/2014, l’ONEMA devrait dresser 30, 40 ou 50 000 PV. A commencer, ce serait logique, par tous les seuils, barrages et étangs en infraction appartenant aux collectivités territoriales.

L’ambiance nationale

il semblerait que la température ait changé en 2013. L’Administration, coincée entre les rapportages de la France mal notés par l’UE qui n’est pas dupe, sanctionnée par les lourdes amendes qui pleuvent et  constatant que la restauration de la monarchie écologique physique des cours d’eau ne modifie qu’à la marge la qualité des masses d’eau, semble en recherche d’angles pertinents.

Quoi qu’il en soit, la DEB devrait être moins stressée. Elle devrait pouvoir disposer de 13 ans de plus ?

rapport PDF :  IERPE_Memorandum_politique_europeenne_de_l_eau_L 

2014-01-02_203643

Comment imaginer qu'il en fût autrement?  Il fallait bien reporter les échéances! 

Tous les discours convaincus de ceux qui s’acharnaient avec exaltation uniquement sur les étangs et seuils de moulins au titre de la DCE deviennent dérisoires. Ces atermoiements décrédibilisent les diagnostics et les échéanciers initiaux. 

Mais cette fois, la prudence commence à s'installer: au lieu de 2021, l'UE va viser plus prudemment 2027...puis... 2060?

Puisse 2014 permettre de trouver des règles comprises et acceptées par tous ? Et si les échéances sont reportées aux calendes grecques pour la France, les usagers de l'eau ne pourraient-ils pas bénéficier d'un moratoire?

L’UE va créer un conseil consultatif de l’aquaculture

 

Le projet de réforme de la PCP prévoit la création du conseil consultatif de l’aquaculture.

Rappelons que le secteur aquacole est déjà représenté dans les institutions de gouvernance participative: au sein du comité consultatif de la pêche et de l’aquaculture (CCPA) et au sein de cinq des sept conseils consultatifs régionaux (CCR) – ceux de la pêche pélagique et de la pêche lointaine ne concernent pas l’aquaculture. Afin de mieux tenir compte de l’avis des protagonistes concernés, la Commission a donc décidé de créer une instance consultative spécifiquement orientée sur l’aquaculture.

Le conseil consultatif de l’aquaculture fonctionnera et sera financé de la même manière que les autres conseils consultatifs. Il sera composé des représentants des associations professionnelles du secteur aquacole et de ceux des autres organisations concernées par l’aquaculture ( ?)… puis, pour noyer toute velléité de développement, les associations la protection de l’environnement et autres.

Si les objectifs du plan pluriannuel stratégique pour favoriser le développement des activités d’aquaculture est à la mesure des besoins…gageons qu’ils ne seront pas atteints. Des freins humains vont s'ajouter aux obstacles existants.

Ce conseil sera consulté sur la politique aquacole de l’Union européenne et pourra émettre des suggestions et des recommandations, soit de sa propre initiative soit à la demande de la Commission. Il devra également attirer l’attention de la Commission sur les problèmes qui empêchent le développement du secteur. Actuellement les freins sont dogmatiques, administratifs et un manque d’incitation de vulgarisation et de soutien à la filière.

«La Commission devra tenir compte des avis et suggestions du Conseil consultatif et y répondre de manière circonstanciée dans un délai de trois mois »…s’il arrive à dresser un diagnostic exhaustif et des propositions pour que cette filière oubliée puisse valoriser le potentiel français.

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La France doit élaborer un plan pluriannuel pour favoriser l’aquaculture

….mais rien pour la pisciculture ?

Les mesures que la Commission propose dans sa réforme sont dans la ligne de la stratégie 2009 : «construire un avenir durable pour l’aquaculture européenne».

Depuis des années, la France régresse. Notre jour d’autosuffisance baisse d’un mois tous les ans : il était au 22 Mai en 2013. La balance commerciale est largement déficitaire.

L’UE demande à chaque État membre d’élaborer pour 2014 son plan pluri annuel stratégique pour favoriser le développement des activités d’aquaculture sur son territoire. Ce plan devrait clairement s’inscrire dans une perspective de développement économique et de contribution à la durabilité, à la sécurité alimentaire et à la croissance de l’emploi. Et pour lever les obstacles identifiés en 2009, la Commission demande que ce plan vise une simplification administrative, une amélioration de l’accès à l’eau et à l’espace, la formulation d’indicateurs environnementaux, économiques et de durabilité, une étude d’impact du développement aquacole sur l’environnement et sur les éventuels effets transfrontaliers.

Nous attendons avec intérêt, en regrettant toutefois que des objectifs en 2014 n’auront pas d’effets immédiats quand les autres pays ont su profiter d’une véritable explosion des activités aquacoles et piscicoles, stimulant tout le secteur agroalimentaire mondial.

Pisciculture: les bonnes intentions ne suffisent pas

  « L’aquaculture est un secteur où les projets d’investissements ne sont pas assez nombreux. Le développement de ce secteur économique doit être une priorité pour la France qui doit enrichir sa stratégie d’alimentation en produits de la pêche d’eau douce » Michel Barnier (2007). Excellent, mais le déclin amorcé au 20 ème siècle se confirme depuis 2000.

« Les poissons sont l’avenir de l’homme » Jean-Paul Besset (2012) député Européen. Surtout ceux issus du chalutage profond et de la surpêche financée ...par l'UE.

« Il faut une volonté politique claire de développer une aquaculture durable et compétitive, afin de faire face à la concurrence des pays tiers. » Alain Cadec (2012). Parfait.

Une extraordinaire dichotomie

Tous les indicateurs sont au feu vert depuis des années : une croissance mondiale exponentielle à deux chiffres depuis 20ans, une consommation en constante augmentation partout….sauf en Europe.

production en baisse constante

production en baisse constante

En dépit d’annonces depuis 10 ans, la filière française en berne, manque de lisibilité et de gouvernance pour répondre aux enjeux. Personne ne se hasarde en prospectives lisibles sur la manière de résoudre cette équation aux multiples paramètres : un objectif de production qui devrait considérablement augmenter, offrir au consommateur un produit de qualité, des méthodes d’élevage respectueuses des écosystèmes...

L’UE à la traîne

Nous n’en sommes qu’aux prémices des études concernant des propositions de la commission pour une réforme de la Politique commune de la pêche (PCP). Pas plus d'avance dans l’organisation commune des marchés (OCM) des produits de la pêche et de l’aquaculture.

Tous les concepts piscicoles qui fonctionnaient depuis des milliers d’années ont été balayés vers 1960 pour les adapter aux facteurs productivistes. Le pisciculteur, avant de produire a déjà une certitude: il doit payer de grosses factures d'électricité, de pétrole et d'aliment...pour la prospérité de Total, d'Areva et de Cargill.

Cinquante ans plus tard, on s’aperçoit que nous avons fait le tour complet du système. On tente pourtant encore de pousser les curseurs plus à fond…pour se dire que l’on aura tout tenté, mais "on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré".  L'INRA, après la période des farines animales pour nourrir des bovins herbivores, promeut les protéines végétales pour nourrir les poissons carnivores. L'aquaculture des cages en mer va accentuer les impacts environnementaux et annihiler toute traçabilité.

La période semblerait pourtant propice, par nécessité, à l’émergence de nouveaux paradigmes.

Au delà des discours, on constate que pour les bonnes intentions, le compte n'y est pas.

PCP : objectifs 2014 pour la stratégie 2020

Dès 2009, la Commission constatait que l’aquaculture européenne était en stagnation, au moment où, au niveau mondial, le secteur connaissait une véritable explosion économique.

Elle avait identifié une série d’obstacles à sa croissance et à sa compétitivité, entre autres: la concurrence spatiale sur la zone côtière, les coûts de la recherche et du développement, une image mitigée dans l’esprit du public, la complexité des différentes réglementations à prendre en compte, etc…

Elle avait également appelé à une mobilisation des États membres et de tous les protagonistes du secteur pour travailler à lever ces obstacles.

Le développement de l’aquaculture est donc clairement un des axes porteurs pour la stratégie 2020 de l’Union européenne: favoriser en Europe une croissance durable, inclusive, créatrice de nouveaux emplois et génératrice de qualité de vie.

la Loue: une rivière sacrifiée?

REMOUS

Un appel au secours pour la rivière Loue (Doubs)

par Marc Laimé, 8 janvier 2013

Un groupe d’hydrobiologistes lance un véritable cri d’alarme face à des pollutions massives, probablement d’origine médicamenteuse, qui ont dévasté la rivière Loue, dans le Doubs, et que l’Etat refuse de prendre au sérieux, car ces pollutions ne relèvent pas de la réglementation actuelle. Un cas d’école, où l’impuissance affichée touche à la complicité.

« Je vous écris pour vous signaler un cas d’école concernant la position de l’Etat et des Etablissements publics face à un saccage de rivière par une pollution insidieuse non soumise à réglementation.

La rivière Loue dans le département du Doubs a longtemps été une référence halieutique européenne pour la pêche des salmonidae à la mouche sèche.

Cette rivière est une résurgence (50% du débit en moyenne à sa source) d’une rivière s’écoulant sur un plateau karstique supérieur : le Doubs.

Cette rivière est devenue l’exutoire de nombreuses stations d’épuration de villages qui, auparavant n’en possédaient pas et s’écoule en zone d’élevage (Zone AOC Comté et Saucisse de Morteau).

Depuis plus de quarante années, la qualité de l’eau se dégrade , mais celle-ci reste claire. Les poissons disparaissent de même que les invertébrés.

90% des espèces ont disparu de la rivière en 50 ans et la productivité pisciaire a été divisée par 50.

L’Etat et les Etablissements publics disent que tout est respecté au niveau législation, mais ne veulent pas entreprendre d’enquête sur ce qui se passe dans le cours d’eau.

Etant scientifique hydro-biologiste, en accord avec des collègues, nous supectons fortement une contamination par des micro-polluants pharmaceutiques arrivant par les rejets de stations d’épuration et par les épandages (pharmacopée vétérinaire).

Nos voisins suisses ont déjà, depuis une dizaine d’années décelé dans les rivières frontalières, des doses de molécules médicamenteuses très élevées et ont commencé à équiper leurs stations d’épuration de traitements complémentaires (ozone).

De ce côté-ci de la frontière, notre administration essaie de gagner du temps en organisant des colloques et en engageant des études alibi qui ne mènent à rien.

Comme la rivière est sollicitée pour la fabrication d’eau potable, je comprends que personne ne veuille faire de recherche sur les micropollutions pharmaceutiques qui pourraient remettre en cause des schémas d’alimentation en eau potable trop rapidement élaborés et sans précautions.

Dans ces conditions, le déclin de la rivière et son empoisonnement chronique ne pourra s’arrêter.

Actuellement quelques spéculateurs fonciers ayant engagé des investissements basés sur le succès de la pêche, se plaignent car la rivière ne présente plus d’intérêt.

Le cheptel "truiticole" a été divisé par 100 depuis 1985 et il s’était déjà abaissé depuis les années 60 période où les études sur la rivière ont commencé.

Même les poissons d’élevage driftent et disparaissent sans mourir …

La disparition de 90% des insectes et autres invertébrés est moins spectaculaire que celle des éléphants ou des ours voire des loups, mais elle est tout aussi grave.

L’Etat se retranche derrière une réglementation laxiste et continue à subventionner des stations d’épuration insuffisantes ou "alibis" comme les filtres à sable plantés de roseaux qui s’avèrent une ineptie, voire une escroquerie écologique (aucun traitement du N, P et K et le carbone y est traité par digestion anaérobie donc fabrication de méthane).

L’Etat ne veut pas engager d’étude sur les micropolluants pharmaceutiques car dit-il, ce n’est pas obligatoire …. en attendant, les poissons disparaissent de même que toute la vie originelle de la rivière qui est, à certaines périodes envahie de cyanobactéries.

Nous avons besoin de l’appui des media pour faire bouger les choses et faire de cette rivière un modèle dans la compréhension des pollutions pharmaceutiques et des moyens de les éradiquer."

Contact :

Jean-François Bonvallot

bonvallot25@wanadoo.fr

 

Pêche en eaux profondes : le parlement européen maintient l'autorisation

342 méchants ont gagné. L’environnement a perdu.

Il s’agissait d’un combat.

326 eurodéputés ont voté contre le pillage de notre patrimoine absolument inconnu : celui des grands fonds marins. Ils défendaient la nature, le bon sens, la précaution et la prudence. L’homme ne connaît pas encore, loin s’en faut, la totalité de la surface terrestre qu’il a déjà entrepris la destruction du fond des océans, sans avoir commencé l’étude du fonctionnement de ces écosystèmes mystérieux.

Les autres, 342 députés, défendaient les intérêts financiers de quelques chalutiers.

Pour quels enjeux ?

Tout cela pour racler systématiquement et sans discernement, méthode Attila, les profondeurs encore inexploitées et remonter quelques poissons. 

(rédaction en cours)

Une arme de destruction massive : le chalutage profond

Le sujet remarquablement exposé par Claire Nouvian 

 http://cedepa.wordpress.com/2013/11/07/claire-nouvian/

a été  talentueusement illustré et médiatisé dans une BD de Pélélope Bagieu

cliquez sur le lien ci-dessous pour voir la BD complète

cliquez sur le lien ci-dessous pour voir la BD complète

http://www.huffingtonpost.fr/penelope-bagieu/petition-chalutage_b_4297445.html?utm_hp_ref=france

Il serait grand temps d'arrêter cette pêche destructrice.

wanted : une prime de 60 euros pour retrouver des saumons évadés

 

des saumons évadés de l’univers carcéral de Marine Harvest...

Un scénario prévisible…affligeant, consternant

Il pourrait s'agir du premier gag aquacole médiatisé si les stocks de saumons naturels étaient encore pléthoriques

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127 000 poissons d'élevage se sont enfui lors d'une tempête qui a touché l'ouest de la Norvège en Novembre 2013.

Le numéro un mondial de l'élevage de saumon, le norvégien Marine Harvest, promet 60 euros à toute personne qui capturera l'un des milliers de saumons qui se sont fait la belle pendant une tempête.

À la faveur des vents violents qui ont balayé l'ouest de la Norvège samedi et dimanche, une partie encore indéterminée des 127 000 salmonidés ont profité des dégâts occasionnés sur leur bac immergé en mer pour s'échapper.

Pour faire un geste symbolique, Marine Harvest a placé des filets dans les eaux environnantes pour tenter de rattraper les fuyards, qui pèsent dans les 2 kg, et s'engage en outre à verser 500 couronnes (60 euros) par animal capturé vivant.

Ces évasions sont un fléau pour l'écosystème marin car les saumons d'élevage fugueurs affaiblissent le patrimoine génétique de leurs cousins sauvages en se mêlant à eux.