Gestion quantitative de l’eau : planification et prospectives encore lacunaires

 

Le changement climatique et la fatalité ont le dos large. Hormis dans le bassin Adour-Garonne, les autorités en charge de l'eau ne mènent  quasiment aucune prospective en termes d’approvisionnement durable en eau et ne cherchent pas à imaginer les moyens d’atténuer l’impact des inondations… alors que les diagnostics convergent vers la création de barrages, réservoirs et bassines. Ceux-ci contribuent de manière significative à la bonne gestion de l'eau : ils garantissent l'alimentation en eau potable et en irrigation, ils atténuent les effets dévastateurs des inondations et des sécheresses. 

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Accessoirement, ils présentent un intérêt social. "Accessoirement " est employé à dessein car chaque Collectivité territoriale (CG, Comcom, Municipalité) et les Fédérations de Pêcheurs sont heureuses d’offrir un bel étang à leurs électeurs ou clients. Nous partageons cet enthousiasme légitime…mais :

  • Il serait intéressant à cet effet de connaître , au niveau national, la surface totale des étangs publics "socialement bénéfiques",
  • Il serait intéressant de connaître, au niveau national, la surface des étangs "environnementalement très bénéfiques" dont les CEN sont propriétaires ou assurent la gestion,
  • Le solde, c'est à dire la grande majorité sont les étangs privés réputés "nuisibles et à mettre aux normes".

Les autorités en charge de l’eau oublient de considérer leurs effets bénéfiques et ils sont tombés en disgrâce. 

Les remèdes

Or, « ….Les écologistes auraient pu l’imaginer, ce développement écologique, au lieu de politiser leur discours, au lieu de limiter leurs compétences à sonner le tocsin et à lancer les journalistes sur les mauvaises pistes pour formater les esprits.

Dans le domaine de l’eau, le développement écologique consisterait à mener des prospectives : par exemple à faire progresser de 20% la production hydroélectrique, dans le respect de la qualité de l’eau. Cela peut aussi concerner l’inventaire de tous les sites pouvant constituer de futures retenues soutien d’étiage, développer la phytoépuration alors interdite pour les particuliers, réduire les problèmes de pollution aigüe des stations dites d’épuration. Le développement économique écologique, ce ne sont ni Notre Dame des Landes  ni l’arasement des seuils ex ante, mais des prospectives sur l'eau excédentaire à stocker ou à déplacer pour la restituer en période d’étiage au lieu de la laisser filer vers l'océan...

On a bien imaginé sous Louis XI le canal du Pont du Fossé. Sommes-nous moins ingénieux aujourd’hui équipés de nos moyens techniques ? Non ! Mais terrorisés à l’idée qu’une pierre déplacée pourrait tuer un gammare, l’imagination est annihilée. A défaut d’objectifs, la matière grise est sous-valorisée à rédiger des plaquettes, brochures, organiser des réunions, colloques, conférences pour animer le débat publique, élaborer moult dossiers de demandes de financements à Bruxelles...pire, rédiger décrets et circulaires qui vont aux antipodes de nos besoins en eau.

Il faut reconnaitre que pour l’égo et la crédibilité, un bureau d’étude doit prouver sa capacité à initier de gros chantiers alors que le remède consiste au contraire à corréler chaque ouvrage à la taille du ruisseau, de la rivière, à l’insérer dans l’environnement économique et social. Avec la perte du bon sens, de l’observation et de l’analyse qu’avaient nos anciens, on dédaigne les petites réalisations du développement écologique et rural qui sont, la plupart du temps, tournées en dérision. On nous oppose doctement « ce n’est pas la bonne réponse au problème ». Pourtant, en termes d’environnement et d’impact social, tous les efforts s’additionnent pour escompter un résultat global significatif… » (CEDEPA 09/12/2012  http://cedepa.wordpress.com/2012/12/09/dce-epistemologie/  )

Les effets collatéraux

Sivens illustre hélas ce phénomène : la réponse ponctuelle à un  besoin en eau d'intérêt général.  Les sécheresses nous inciteraient à multiplier les Sivens en évitant les projets surdimensionnées du passé.

Aurons-nous les moyens de conserver nos pratiques hydrovores en poussant les curseurs dans un sens, sans mettre en œuvre les remèdes de l’autre? Nous avons besoin d’eau : les barrages sont impérieusement d'intérêt général.

 

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les rivières sauvages, ça commence à bien faire !

Monsieur le Ministre de l’économie ne va pas concourir pour ce label : il opte délibérément pour des rivières aménagées.

Annonçant son plan de relance de l'économie le 9 juillet 2014, Arnaud Monteberoug déclare : "Je vous propose que nous reprenions la réalisation d’infrastructures qui nous seraient profitables comme la construction de barrages sur nos fleuves en France. Ces barrages nouveaux peuvent devenir le moyen de réaliser les objectifs ambitieux de montée de la production d’électricité d’origine renouvelable".

rivières sauvages

rivières sauvages

C’est très défendable. De nombreux sites potentiels pourraient être aménagés en commençant par créer des rivières de contournement pour ne pas entraver la circulation des espèces piscicoles.

Arnaud Montebourg oublie de mettre en exergue les autres intérêts des barrages dans leurs fonctions de lutte contre les crues et de soutien d’étiage. Ce n’est pas anodin.

Ce diagnostic est l'exact contraire de la politique systématique de destruction des seuils et des barrages menée depuis 2006 par le Ministère de l'écologie et prônée par les ONG environnementales.

On nage dans la confusion et l'incohérence entre un dogme qui prétend tout détruire, et le bon sens qui propose de répondre aux besoins du 21ème siècle.

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continuité écologique : Joël Quillacq, un Maire avisé dans les Landes

Le bon sens existe. Puissent les autres élus locaux s’inspirer de cet excellent exposé qui a nécessité une analyse de fond de tous les points abordés.

Nous reproduisons in extenso cette délibération clairvoyante.

 

Département des LANDES – COMMUNE DE LOUER

EXTRAIT DES DELIBERATIONS DU CONSEIL MUNICIPAL

Séance ordinaire du 14 mars 2014. Nombre de membres afférents au Conseil Municipal : 10 ; en exercice : 10. qui ont pris part à la délibération : 8

Date de la convocation : 03/03/14 Date d’affichage : 03/03/2014. L’an deux mille quatorze et le quatorze mars à dix-huit heures,le Conseil municipal de cette commune, convoqué en session ordinaire, s’est réuni au nombre prescrit par la Loi, dans le lieu habituel de ses séances, sous la présidence de M. Joël QUILLACQ, Maire.

Étaient présents : BAGET Nicole, RACAUD Monique, VINCENT Gérard, FERREIRA Christian, BOROWIECKI Jean, DUCOURNAU Mireille, GAUVIN Jérôme, QUILLACQ Joël. Excusés : LALAU Véronique, BARREALES Jésus.  Madame Monique RACAUD est nommée secrétaire de séance.

 

OBJET : 08-15 MOTION DU CONSEIL MUNICIPAL DE LOUER EN REPONSE AU COURRIER DU SYRBAL DU 13/02/14

Position du Conseil Municipal de Louer sur la question des barrages et seuils transversaux sur les rivières du SYRBAL.

Un constat : la qualité des eaux superficielles et souterraines est médiocre, voire mauvaise, et les poissons migrateurs sont en voie de disparition.

La loi

 La Directive cadre européenne oblige à l’obtention du bon état écologique et chimique des eaux pour 2015 ; les actions doivent concerner, en priorité, la reconquête de l’état biologique c’est-à-dire la lutte contre les pollutions de toutes origines industrielles, agricoles, urbaines etc… ; ensuite, la reconquête de l’état hydro- morphologique c’est-à-dire le rétablissement de la continuité écologique pour la circulation des sédiments et des poissons migrateurs.

Si ces objectifs ne sont pas atteints, l’Etat devra payer des amendes, ce qui est déjà le cas, et la France a du retard.

En France, la LEMA 2006 (Loi sur l’eau et les milieux aquatiques) s’applique, l’ONEMA en a la charge du contrôle, et sur notre territoire, l’Institution Adour diligente une étude globale pour l’aménagement des obstacles prioritaires dans les Landes.

Dans ce contexte, les barrages sont en ligne de mire, et tous les barrages ; 2 solutions sont proposées : soit l’arasement financé à 100%, soit l’équipement en passes à poissons financé à 80% ; tout est fait pour opter pour l’arasement car les 20% restant représentent une somme très importante qui dépasse les capacités des propriétaires dont les moulins ne rapportent plus rien.

Quelles sont les conséquences ?

Sur le plan écologique 

il n’y a aucune certitude que ces opérations aient un résultat positif, ni sur la continuité écologique car ces petits barrages laissent passer les sédiments en période de crue, ni sur la qualité de l’eau puisque celle-ci se détériore depuis une cinquantaine d’années alors que certains ouvrages existent depuis plus de 400 ans, ni sur la population des poissons migrateurs dont les causes de la raréfaction sont ailleurs : pollutions, surpêche, modification des milieux ….

Par contre, ces barrages ont plusieurs avantages : ils contribuent à freiner la vitesse de l’eau et constituent des zones d’eaux profondes et calmes pour les espèces comme carpes, gardons, brochets, surtout en période d’étiage ; ils n’ont jamais empêché la remontée des anguilles ; ils ont contribué à créer des écosystèmes intéressants en amont et en aval ; ils n’ont jamais empêché que les rivières aient été très poissonneuses.

Donc, leur arasement aura pour conséquences de faire baisser la ligne d’eau, d’encaisser le cours d’eau, d’augmenter l’érosion des berges, de raboter le fond du lit mineur, donc de détruire les habitats piscicoles, d’assécher les dernières prairies humides pourtant protégées pour leur flore et leur faune, d’empêcher le rechargement de la nappe d’accompagnement et également, de priver les irrigants d’une ressource à laquelle ils ont droit et pour laquelle ils payent des redevances aux Agences.

Les rivières du SYRBAL s’écoulant dans des terrains fragiles, surtout en aval, vont devenir de gros drains collecteurs sans eau ou avec un débit trop faible l’été. Et les syndicats de rivière n’auront plus les moyens de réparer les dégâts causés aux berges. La solution de l’équipement en passes à poissons peut se comprendre à condition qu’elles servent à quelque chose. Or, rien n’est moins sûr car les migrateurs sont en voie de disparition pour d’autres causes évoquées plus haut.

Sur le plan financier

dans les deux cas, arasement ou équipement, ce sont des sommes considérables d’argent public qui vont être mobilisées : 10 millions d’€ pour les Landes, 1 million d’€ pour 10 barrages concernés du territoire du SYRBAL. Et ce n’est qu’une première étape qui ne concerne pour le moment que les ouvrages prioritaires (100 000 € en moyenne par barrage) ! Or, il n’y a aucune certitude que ces opérations aient un résultat positif, ni sur la continuité écologique, ni surtout sur la qualité de l’eau qui est l’objectif principal.

Donc, le risque est d’engloutir des masses considérables d’argent public 2 fois inutilement : le résultat imposé par l’Europe ne sera pas atteint et il faudra continuer à payer des amendes.

Sur le plan juridique

Pourquoi les propriétaires souhaitant conserver le barrage de leur moulin auraient à payer 20% alors qu’ils ne sont pas responsables, ni de la dégradation de l’eau, ni des poissons migrateurs ?

Ils ne rentrent pas dans le cadre pollueur-payeur qui est le principe de redevances aux Agences de l’eau.

De plus, ces opérations supposent des études d’impact sérieuses sur les milieux, une information et une participation des propriétaires riverains et des élus des syndicats de rivière.

Sur le plan social et économique : c’est un patrimoine rural très intéressant sur le plan des savoirs faire artisanaux qui a aussi façonné les paysages de nos campagnes. Ce serait une perte considérable pour les propriétaires et pour la collectivité.

Conclusion

Nous ne sommes pas certains que le rapport coût-bénéfice soit prouvé : le financement des opérations sur les barrages se fera au détriment des opérations de reconquête de la qualité ce qui empêchera de parvenir à l’objectif de bon état des masses d’eau pour 2015 ni pour 2022.

Pour toutes ces raisons, nous demandons une approche beaucoup plus raisonnée du rétablissement de la continuité écologique : par exemple, équiper le premier ouvrage et évaluer les résultats (c’est une obligation pour l’administration et le rôle des fédérations de pêche) ; distinguer les grands barrages hydro-électriques des fleuves, de nos petits barrages des rivières.

Nous demandons un respect de la DCE dans ses préconisations c'est-à-dire la reconquête du bon état bio chimique des eaux et une prise en compte de la consultation sur les enjeux du bassin d’avril 2013.

Le public a majoritairement qualifié de prioritaires les enjeux suivants :

- Renforcer la lutte contre les pollutions liés aux nitrates et aux pesticides au regard de leurs impacts sur la santé publique et la biodiversité, à 75%.

- Lutter contre des substances dangereuses et poursuivre l’élimination des métaux lourds et solvants, à 72%.

- Assurer tous les usages de l’eau et la bonne santé des milieux aquatiques dans le contexte du changement climatique et de sécheresses récurrentes, à 62%.

Deux autres enjeux sont jugés importants : une meilleure connaissance des milieux aquatiques (51%) et le développement des partenariats locaux entre les collectivités, les acteurs économiques et associatifs (44%).

Il ne s’agît pas de montrer à l’Europe que la France fait quelque chose pour ne pas avoir à payer d’amendes, mais d’être efficace en matière de qualité de l’eau puisque c’est de cette qualité dont la santé dépend.

La santé humaine est aussi importante que celle des migrateurs.

Restaurer la qualité de l’eau et des milieux, protéger les zones humides est le grand enjeu de notre société et les passes à poissons ne sont pas la panacée.

Encore faut-il mettre l’argent où il faut, sachant que ce n’est pas uniquement une question d’argent mais de politiques publiques.

 

Fait et délibéré, les jour, mois et an que-dessus,

Pour copie conforme, LOUER, le 17 Mars 2014

Le Maire,

JOEL QUILLACQ

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L’UE va créer un conseil consultatif de l’aquaculture

 

Le projet de réforme de la PCP prévoit la création du conseil consultatif de l’aquaculture.

Rappelons que le secteur aquacole est déjà représenté dans les institutions de gouvernance participative: au sein du comité consultatif de la pêche et de l’aquaculture (CCPA) et au sein de cinq des sept conseils consultatifs régionaux (CCR) – ceux de la pêche pélagique et de la pêche lointaine ne concernent pas l’aquaculture. Afin de mieux tenir compte de l’avis des protagonistes concernés, la Commission a donc décidé de créer une instance consultative spécifiquement orientée sur l’aquaculture.

Le conseil consultatif de l’aquaculture fonctionnera et sera financé de la même manière que les autres conseils consultatifs. Il sera composé des représentants des associations professionnelles du secteur aquacole et de ceux des autres organisations concernées par l’aquaculture ( ?)… puis, pour noyer toute velléité de développement, les associations la protection de l’environnement et autres.

Si les objectifs du plan pluriannuel stratégique pour favoriser le développement des activités d’aquaculture est à la mesure des besoins…gageons qu’ils ne seront pas atteints. Des freins humains vont s'ajouter aux obstacles existants.

Ce conseil sera consulté sur la politique aquacole de l’Union européenne et pourra émettre des suggestions et des recommandations, soit de sa propre initiative soit à la demande de la Commission. Il devra également attirer l’attention de la Commission sur les problèmes qui empêchent le développement du secteur. Actuellement les freins sont dogmatiques, administratifs et un manque d’incitation de vulgarisation et de soutien à la filière.

«La Commission devra tenir compte des avis et suggestions du Conseil consultatif et y répondre de manière circonstanciée dans un délai de trois mois »…s’il arrive à dresser un diagnostic exhaustif et des propositions pour que cette filière oubliée puisse valoriser le potentiel français.

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La France doit élaborer un plan pluriannuel pour favoriser l’aquaculture

….mais rien pour la pisciculture ?

Les mesures que la Commission propose dans sa réforme sont dans la ligne de la stratégie 2009 : «construire un avenir durable pour l’aquaculture européenne».

Depuis des années, la France régresse. Notre jour d’autosuffisance baisse d’un mois tous les ans : il était au 22 Mai en 2013. La balance commerciale est largement déficitaire.

L’UE demande à chaque État membre d’élaborer pour 2014 son plan pluri annuel stratégique pour favoriser le développement des activités d’aquaculture sur son territoire. Ce plan devrait clairement s’inscrire dans une perspective de développement économique et de contribution à la durabilité, à la sécurité alimentaire et à la croissance de l’emploi. Et pour lever les obstacles identifiés en 2009, la Commission demande que ce plan vise une simplification administrative, une amélioration de l’accès à l’eau et à l’espace, la formulation d’indicateurs environnementaux, économiques et de durabilité, une étude d’impact du développement aquacole sur l’environnement et sur les éventuels effets transfrontaliers.

Nous attendons avec intérêt, en regrettant toutefois que des objectifs en 2014 n’auront pas d’effets immédiats quand les autres pays ont su profiter d’une véritable explosion des activités aquacoles et piscicoles, stimulant tout le secteur agroalimentaire mondial.

Pisciculture: les bonnes intentions ne suffisent pas

  « L’aquaculture est un secteur où les projets d’investissements ne sont pas assez nombreux. Le développement de ce secteur économique doit être une priorité pour la France qui doit enrichir sa stratégie d’alimentation en produits de la pêche d’eau douce » Michel Barnier (2007). Excellent, mais le déclin amorcé au 20 ème siècle se confirme depuis 2000.

« Les poissons sont l’avenir de l’homme » Jean-Paul Besset (2012) député Européen. Surtout ceux issus du chalutage profond et de la surpêche financée ...par l'UE.

« Il faut une volonté politique claire de développer une aquaculture durable et compétitive, afin de faire face à la concurrence des pays tiers. » Alain Cadec (2012). Parfait.

Une extraordinaire dichotomie

Tous les indicateurs sont au feu vert depuis des années : une croissance mondiale exponentielle à deux chiffres depuis 20ans, une consommation en constante augmentation partout….sauf en Europe.

production en baisse constante

production en baisse constante

En dépit d’annonces depuis 10 ans, la filière française en berne, manque de lisibilité et de gouvernance pour répondre aux enjeux. Personne ne se hasarde en prospectives lisibles sur la manière de résoudre cette équation aux multiples paramètres : un objectif de production qui devrait considérablement augmenter, offrir au consommateur un produit de qualité, des méthodes d’élevage respectueuses des écosystèmes...

L’UE à la traîne

Nous n’en sommes qu’aux prémices des études concernant des propositions de la commission pour une réforme de la Politique commune de la pêche (PCP). Pas plus d'avance dans l’organisation commune des marchés (OCM) des produits de la pêche et de l’aquaculture.

Tous les concepts piscicoles qui fonctionnaient depuis des milliers d’années ont été balayés vers 1960 pour les adapter aux facteurs productivistes. Le pisciculteur, avant de produire a déjà une certitude: il doit payer de grosses factures d'électricité, de pétrole et d'aliment...pour la prospérité de Total, d'Areva et de Cargill.

Cinquante ans plus tard, on s’aperçoit que nous avons fait le tour complet du système. On tente pourtant encore de pousser les curseurs plus à fond…pour se dire que l’on aura tout tenté, mais "on ne résout pas un problème avec les modes de pensées qui l’ont engendré".  L'INRA, après la période des farines animales pour nourrir des bovins herbivores, promeut les protéines végétales pour nourrir les poissons carnivores. L'aquaculture des cages en mer va accentuer les impacts environnementaux et annihiler toute traçabilité.

La période semblerait pourtant propice, par nécessité, à l’émergence de nouveaux paradigmes.

Au delà des discours, on constate que pour les bonnes intentions, le compte n'y est pas.

PCP : objectifs 2014 pour la stratégie 2020

Dès 2009, la Commission constatait que l’aquaculture européenne était en stagnation, au moment où, au niveau mondial, le secteur connaissait une véritable explosion économique.

Elle avait identifié une série d’obstacles à sa croissance et à sa compétitivité, entre autres: la concurrence spatiale sur la zone côtière, les coûts de la recherche et du développement, une image mitigée dans l’esprit du public, la complexité des différentes réglementations à prendre en compte, etc…

Elle avait également appelé à une mobilisation des États membres et de tous les protagonistes du secteur pour travailler à lever ces obstacles.

Le développement de l’aquaculture est donc clairement un des axes porteurs pour la stratégie 2020 de l’Union européenne: favoriser en Europe une croissance durable, inclusive, créatrice de nouveaux emplois et génératrice de qualité de vie.

Des réactions contrastées face au sectarisme de L’ONEMA

Les contrevenants aux yeux de l’ONEMA, s’ils sont tous du même avis, n’ont pas tous les mêmes réactions…loin s’en faut.

Les propriétaires non-exploitants, les propriétaires de seuils et de barrages prennent leur plume.

Les paysans savent comment il faut faire pour être entendus : ils sautent dans leurs tracteurs et se rendent, sans rendez-vous, directement chez leurs interlocuteurs.

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Le fait que les agriculteurs soient de nouvelles cibles ne serait-il pas consécutif au rapport de la Cour des comptes qui « reprochait » à l’ONEMA de ne pas traiter le volet agricole ? L’ONEMA va-t-il persister ?

l'ONEMA met les agriculteurs à bout de nerf

l'ONEMA met les agriculteurs à bout de nerf

Le summum, c’est bien ce manichéisme inadmissible qui verbalise un tracteur franchissant un gué et qui magnifie la pelleteuse d’une Fédération de Pêche, remuant à pleins godets les sédiments au milieu d’un cours d’eau.

Pour le bien de la rivière...

Pour le bien de la rivière...

DIG (Déclaration d’intérêt général) à géométrie variable

Le poids de la démocratie : comment étouffer une enquête publique dans l’œuf ?

Comparons le cheminement démocratique de deux DIG.

En Indre et Loire : DIG_ Indre rapport

Contexte local : les riverains de l’Indre sont des particuliers, résidences principales agréables à proximité de Tours, des moulins, des peupleraies. Une population calme plutôt aisée. Activités agricoles très minoritaires.

A l’origine quelques responsables manichéens décident d’engager d’importants fonds publics pour « le bien de la rivière ». Deux tronçons = deux DIG. 3,5 millions d’euros pour l’une. Le commissaire enquêteur reproduit in extenso tous les dires pertinents des particuliers et des représentants professionnels inquiets et défavorables… puis un copier/coller de « l’étude » du syndicat de rivière lui permet de conclure :

DIG 37

Dans la Nièvre :

Contexte local : population rurale qui fait survivre le Morvan.

Le dossier n’est pas allé très loin.

Les paysans sont venus affirmer tout net au Président du PNR qu’il n’y aurait ni enquête publique et encore moins de DIG. C'est clair, net et précis. Et le Président de conclure : « nous nous sommes compris : il n’y aura pas de DIG »

http://www.gensdumorvan.fr/video/377.html

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Rapport d'évaluation de la politique de l'eau en France

"le modèle français a atteint ses limites"

Le rapport Lesage sur l’évaluation de la politique de l’eau en France vient de paraître. Il pointe, partiellement hélas, des dysfonctionnements graves dont l’OCE s’était déjà fait l’écho.

texte complet du rapport. Rapport-Lesage

L’OCE publiera une analyse complète du rapport dans le courant du mois de Juillet.

http://oce2015.wordpress.com/