sauver les poissons migrateurs

Sauver les poissons migrateurs, vocifèrent-ils !
"Les poissons migrateurs (saumon, esturgeon, anguille, aloses, truites de mer, lamproies) peuplaient autrefois l’ensemble des fleuves et rivières de notre pays. Barrages, obstacles divers, pollutions et excès de l’agriculture irriguée ont conduit certaines espèces au bord de l’extinction. On pense en particulier au saumon de la Loire, à l’anguille et à l’esturgeon. Le WWF agit pour enrayer cette dégradation : soutien à l’opposition aux nouveaux projets de barrages sur le bassin de l’Adour et la Garonne ; promotion de la restauration des rivières les plus emblématiques : campagne pour faire effacer les barrages de Poutès sur l’Allier, Vézins et La Roche qui Boit sur la Sélune, en Normandie".

ce n'est toujours pas celui-là qui se reproduira...

ce n'est toujours pas celui-là qui se reproduira...

Sauvons les poissons migrateurs…mais comment ?
WWF cite en premier lieu « barrages et obstacles divers » bien avant la pollution, les intrants et oublie carrément la surpêche. Un point de vue très partial avec des œillères. WWF avec désinvolture prétend envoyer les 2 millions de m3 de sédiments de la Sélune dans la baie du Mt St Michel...probablement pour encourager le tourisme et favoriser la conchyliculture? Preuve que barrages et seuils ne sont pas responsables de la disparition des poissons : la morue et le thon rouge espèces 100% d’eau salée. La première quasi disparue, la seconde est très menacée. Et les autres? Heureusement qu’elles ne sont pas amphihalines car seuils et barrages auraient encore été incriminés!
Le WWF rève et n’explique pas comment les sauver. Tant que le saumon sera la proie des marchés, que la civelle vaudra 450€/kg, tant que l’esturgeon aura la mauvaise idée de produire du caviar… peu de chance de voir augmenter les populations sauvages dont un nouveau concurrent direct supplémentaire, le saumon OGM échappé des élevages, entre dans l'arène.
Surpêche et pollution, tel est notre diagnostic concernant la raréfaction des poissons dans nos rivières...nous ne pensons pas être bien loin de la vérité. Et il semble que des voix s'élèvent partout en France pour s'opposer à cette rhétorique aberrante.

...celui-là non plus

...celui-là non plus

Sauvons les poissons migrateurs : une idée sympathique relevant de la maltraitance animale ?
Qui aime bien châtie bien : nous leur offrons des égouts à ciel ouvert comme la Loire à Orléans, des fleuves chargés en métaux lourds ou les rivières radioactives du Limousin. Une cynique incohérence.
Nous souhaitions en savoir un peu plus que WWF. Nous avons donc demandé à l’Institut PISOS, spécialisé en pisciculture, d’effectuer une enquête approfondie. Sur un échantillon de 1000 poissons interrogés, la question suivante a été posée: « comment préférez-vous votre rivière » ? (classez les critères suivants par ordre de priorité)
Réponse A : un substrat physique agréable,
Réponse B : une température fraiche constante,
Réponse C : une eau non polluée, sans produits chimiques ?
Résultat : à une écrasante majorité, toutes tailles et espèces confondues, la réponse « C » l’emporte.
En commentaire annexé au rapport confidentiel, PISOS nous confie : « les poissons apprécient évidemment un cours d’eau agréable, mais quand un habitat ne leur plaît pas, non seulement cet habitat peut convenir à une autre espèce mais ils s’empressent de nous rappeler : quand il y a de l’eau, nous savons nous déplacer (1)… et d’ajouter : …sur un linéaire donné, nous finissons toujours par trouver un milieu propice…alors que la pollution, elle, invisible à l’œil est partout. Ils se plaignent de devoir manger des proies au goût infecte. Ils ont bien conscience d’accumuler dans leur chair toutes ces toxines dont l’homme se débarrasse dans la rivière et constatent que ces perturbations endocriniennes les rendent de moins en moins féconds ».

Conclusion :
Même en imaginant éliminer tous les moulins, les grands barrages et étangs réunis, la DCE n’atteindra pas ses objectifs. Il faudra alors bien reconnaître que leur impact réel est marginal et qu’ils n’ont jamais été impliqués dans la dégradation chimique de la qualité de l’eau. Et on continuera à vociférer : « sauvons les poissons migrateurs ».

Ph.Benoist.
A lire:
http://cedepa.wordpress.com/2012/12/09/dce-epistemologie/
http://cedepa.wordpress.com/2011/11/20/la-dce-sur-le-bon-etat-des-cours-deau-en-2015-une-galejade/
http://cedepa.wordpress.com/2012/12/27/la-dce-arasement-des-seuils/

(1) un brochet parcourt 15km les doigts dans le nez dans sa journée ; un saumon 40 à 50km à contre-courant (montaison) et une truite peut remonter 20km pour trouver une frayère.

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