La renouée du Japon : une plante tueuse hors de prix

L’imagination et la bêtise humaine n’ont pas de limites. C'est l'écologie doctrinale nuisible à l'environnement.

Commentons ces photos trouvées sur internet. L’endroit où ont eu lieu ces travaux est très secondaire. C’est la démarche qui importe : nous implorons un peu de retour au bon sens de la part de ceux qui lancent des chantiers à grands frais, simplement après avoir écouté le dogme du technicien qui répète ce qu’il a entendu sur la renouée. Sur la base de l’intime conviction et de la croyance sans science. Cela suffit pour bomber le torse dans les médias et de partir en croisade contre une plante en négligeant les sujets essentiels.

Ces photos concernent une tentative d’éradication de la renouée du Japon qui a colonisé un talus surplombant un ruisseau. Cette décision résulte inévitablement de la réputation exécrable infligée à cette plante (tellement performante qu'elle en est envahissante).

Le syndicat de la rivière a de l'argent. Il fut donc procédé à l’arrachage mécanique, à l'évacuation, puis au tamisage de la terre pour en extraire les rhizomes et enfin au talutage de la terre tamisée.

Soit pour l'ensemble du chantier, une grosse émission de GES (gaz à effet de serre) pour aucun gain environnemental.

arrachage mécanique

arrachage mécanique

Nous allons de surprise en surprise :

  • le talus abrupt semblait être parfaitement stabilisé par la renouée,
  • il aurait pu y avoir mort d’homme sur ce chantier,
  • très accessoirement, le prix de revient a dû être très élevé,
  • s’il pleut avant que le talus ne soit enherbé, toute la terre colmatera le ruisseau...alors que l'objectif était "le bien" que le syndicat voulait prodiguer au ruisseau. Une bagatelle depuis Grenelle que de s'arroger le droit "faire du bien à la nature", même en ayant recours à des techniques dépourvues de bon sens et/ou non éprouvées.

Nous n’aurions évidemment pas émis le même diagnostic et nous nous serions, au préalable,  interrogé sur les points suivants :

- la renouée à cet endroit: est-elle nuisible ou a-t-elle une fonction?  Non seulement elle stabilise le talus, elle évite l’érosion mais elle est décorative, attractive pour les insectes, volontaire (puisqu'aucune plante ne voulait assurer ces bons offices environnementaux), pérenne et...toujours très accessoirement, ne nécessite aucun frais d’entretien,

- combien vont coûter ces travaux superflus?  En ce sens, consentir autant de frais pour la renouée lui confère une valeur économique,

- l'acharnement contre la renouée a occulté les conséquences d’un orage en fin de chantier sur de la terre tamisée et l'impact sur le ruisseau.

Après avoir répondu à ces questions simples, il serait apparu clairement qu’il était urgent de ne rien faire du tout à cet endroit, surtout sans pouvoir apporter la garantie d'améliorer la situation de manière significative. Ce bon sens n'imaginait même pas que l'on puisse prendre des risques humains et écologiques (risque potentiel du colmatage du ruisseau) pour un chantier inutile. 

qui risque de tomber en premier sur le bob? le bras de la pelle ou le tamis?

qui risque de tomber en premier sur le bob? le bras de la pelle ou le tamis?

Prendre des risques physiques pour détruire une jolie plante relève de l’inconscience. L’inspecteur du travail n’est heureusement/malheureusement  pas passé sur la route ce jour-là…les ouvriers qui ratissent les rhizomes latéralement  au tamis et celui qui évolue sous le bras de la pelleteuse auraient pu être victimes d’un malencontreux coup de godet dans cet édifice facile à ébranler.

La renouée du Japon aurait justifié, malgré elle, son qualificatif dans certains articles de "plante tueuse". Voila bien une preuve irréfutable qu'elle est extrêmement dangereuse: elle suscite les dysfonctionnements cérébraux.

tamisage

tamisage

comment colmater un ruisseau?

comment colmater un ruisseau?

Si l'idée infondée consiste à combattre la renouée : n'oubliez pas que les bâches et les produits chimiques sont désastreux pour l'environnement.

Il nous semble néfaste d'inventer des "remèdes" plus invalidants que ceux attribués à la plante à combattre. L'empreinte écologique doit être calculée avant toute prise de décision.

La coupe très fréquente des parties aériennes est la solution pour affaiblir les rhizomes. Mais à quoi bon ?  Dans 99% des cas, l'homme s'épuise avant la renouée -c'est comme cela qu'elle est envahissante-.  

Enfin, si elle se trouve dans des endroits inaccessibles, fichez lui la paix: elle a le mérite d'apporter de la verdure dans les zones minérales.

lire: 

cedepa.fr/renouee-du-japon/ 

http://naturamosana.be/documents/renouee_oasis_biodiversite.pdf

 

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