Alimentation : le retour des circuits courts ?AGRICULTURE - Actu-Environnement.com - 11/01/2010 Le marché de l'alimentaire est aujourd'hui dominé par la grande distribution, au détriment des circuits courts. Mais des producteurs souhaitent se réapproprier les activités de transformation et de vente, appuyés par la demande des consommateurs.
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Autrefois considérés comme la norme puis progressivement abandonnés au profit d'une organisation de la production et de la distribution de plus en plus spécialisée, les circuits courts reviennent en force depuis quelques années. Comme un défi à l'agriculture productiviste et à la grande distribution, ces modes d'organisation alternatifs (coopératives, AMAP, vente à la ferme, marchés de producteurs…) se développent sur l'ensemble du territoire. Jugés marginaux dans les années 80, ils semblent aujourd'hui davantage confirmer une tendance de fond, impulsée par de nombreux enjeux économiques, sociaux et environnementaux mais également par une forte attente des consommateurs. Le gouvernement semble vouloir appuyer ce phénomène qui concernerait aujourd'hui 2 à 3 % du marché mais pourrait toucher jusqu'à 10 % des produits de consommation courante. Des enjeux en termes d'emploi et de revenus Disparition des petites exploitations, baisse des revenus, hausse du foncier sont des réalités auxquelles est confrontée l'agriculture depuis quelques années. Avec les circuits courts, les agriculteurs souhaitent se réapproprier l'aval de la chaîne, pour diversifier leur activité qui n'est plus alors limitée à la seule production, mais aussi pour lutter contre les monopoles du marché alimentaire et des centrales d'achats qui imposent leurs prix, souvent au plus bas. L'absence d'intermédiaire aboutit dans de nombreux cas à un système gagnant-gagnant : le producteur accroît ses revenus et le consommateur se procure des produits frais, à un tarif raisonnable. Une demande sociétale Les circuits courts correspondent également à une nouvelle attente des consommateurs, qui les plébiscitent. Selon le CREDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), si en 2004, 20 % des Français souhaitaient acheter ailleurs que dans les grandes surfaces, en 2007 cette proportion est passée à 37 %. Circuits courts versus bio ? La question se pose souvent : faut-il privilégier les produits de proximité ou l'agriculture biologique ? En moyenne, un aliment parcourt 1.500 km avant d'arriver dans notre assiette. Les produits biologiques n'échappent pas à cette tendance. L'offre insuffisante par rapport à la demande conduit à l'importation de produits. Le développement du bio dans les discounters conduit également à l'importation, via le développement de cultures dans les pays du Sud, en Afrique notamment, où les coûts de production sont plus faibles. L'idéal ? Privilégier les produits bio de proximité ! Sophie Fabrégat |