La ferme aquacole de Hao au service de la dépollution nucléaire?

Un ancien centre d’essais nucléaire en Polynésie est transformé en ferme aquacole  géante.

Il parait qu’il subsiste du plutonium ? Pour le neutraliser, il suffit de le recouvrir d’une épaisse couche compacte de sédiments. Les fèces, les excrétions métaboliques, l’aliment non ingéré et les poissons crevés tapisseront le fond marin efficacement et seront moins onéreux qu’une chape de ciment.

Le plutonium sera remplacé par des taux de record mondial d’intrants chimiques, d’hormones diverses, par les antifongiques, antibiotiques et/ou le nano-argent utilisés dans l’élevage, nonobstant les déclarations.

L’appétit et les besoins des chinois n’ont pas de limites. L’inconséquence des français, réduits au rôle d’observateur, non plus.

Ce projet invoque des investissements importants, l’emploi…

Les poissons seront destinés aux chinois ; l’extraordinaire pollution, c’est pour l’atoll.

François Hollande expose, très enthousiaste, que les entreprises bénéficieront d’une défiscalisation jusqu’en 2025.

Tout est béni. Tout est permis.

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Alors…qu’avons-nous à objecter ?

Probablement quelques questions mesquines :

les retours d’expérience des conséquences environnementales calamiteuses des élevages intensifs de saumon au Chili et en Norvège ont-ils été considérés ?

les alertes lancées par Alexandra Morton ne semblent jamais être arrivées jusqu’en Polynésie ?

cette ferme géante va-t-elle contribuer à l’autosuffisance alimentaire de la France ?

les pétitionnaires ne sont pas tous traités de la même manière :

-un pisciculteur envisageant de produire plus de 20 tonnes/an en métropole doit réaliser une étude d’impact très robuste passée au crible d’une instruction administrative minutieuse.

-une usine à poissons d’une capacité de production de 50 000 tonnes/an ne présenterait aucun impact environnemental et mérite le tapis rouge. La pression administrative est inversement proportionnelle aux impacts, nous le savions. C’est une simple confirmation…malgré tout assez indigeste.

 

Epilogue

Mettons nos recensions marginales de côté et peu importent les croyances politiques.

Il serait quand même indispensable d’avoir le "point zéro" d’un état des lieux environnemental et de refaire le point à un pas de 3 ans.

Quand l’élevage aura bientôt stérilisé le lagon, le PGEM a –t-il prévu un garde-fou où attend-il une pathologie décimant tout le cheptel ?

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