Les poissons bientôt à pied

Nous reproduisons cet article de Blandine Philippon

En principe, on évoque une sécheresse "estivale"...   or, l'article est écrit en décembre... il n'y a plus de principes!

 ce qui est déploré dans le Gers est également observé dans de nombreux départements Français.

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Les eaux sont très basses, aussi bien dans les rivières que dans les trois plus grands réservoirs que sont les lacs de la Gimone, de l'Astarac et de Miélan

 cause de la sécheresse, les eaux sont très basses.  Le lac de l'Astarac est à 20 % de son taux de remplissage, alors que l'an dernier à la même époque il était de 51 %.

Le soleil a fait son retour les derniers jours, ce n'est pas ce qui va arranger les affaires de nos lacs et rivières, ni rassurer la Fédération de pêche du Gers qui scrute chaque semaine l'état de remplissage des plans d'eau du département.

Les trois plus grands réservoirs qui sont le lac de la Gimone, le lac de l'Astarac et le lac de Miélan sont au plus mal. « Si on compare les taux de remplissage relevés la semaine dernière avec ceux de l'année dernière à la même époque, on est passé du simple au double, voire au triple », s'alarme Michel Lançon, le président de la Fédération de pêche du Gers.

Fin 2010, le réservoir de la Gimone était en effet à 49 % du taux de remplissage contre 14 % aujourd'hui, l'Astarac est passé de 51 % à 20 % et le lac de Miélan qui était rempli à 58 % en décembre dernier ne l'est plus aujourd'hui qu'à 23 %.

Et ce n'est guère mieux dans les rivières… « Cela fait des années que nous n'avons pas eu de grosses crues. Leur niveau d'eau reste très bas, même en période hivernale », constate Michel Lançon.

Chevelus presque à sec

Conséquences : les chevelus, ces petits ruisseaux en amont des rivières, sont quasiment à sec. Les pieds de berge des cours d'eau menacent de s'effondrer puisqu'il n'y a plus assez d'eau qui exerce de pression, la végétation immergée qui cherche l'humidité avec ses racines, souffre terriblement ou meurt carrément. Les herbiers qui vivent dans l'eau sont eux aussi mis à mal, la photosynthèse est perturbée, « et c'est ainsi toute la vie aquatique qui est menacée. La sécheresse a un très gros impact sur l'écosystème aquatique. Pas seulement les poissons, mais aussi les insectes et les invertébrés. Elle modifie aussi l'hydromorphologie en entraînant une dégradation de la qualité de l'eau ».

Dans le Gers, certaines zones sont plus touchées que d'autres. Et le président de la fédération de pêche d'énumérer le nord du département, la Lomagne notamment, mais aussi les secteurs limitrophes du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne. « Au niveau des lacs, c'est toute la zone ouest du département, du Midour, qui est touchée », déplore Michel Lançon.

Attaques de cormorans

Les pêcheurs sont donc inquiets, d'autant qu'avec le niveau actuel des lacs, les poissons sont beaucoup plus sensibles aux attaques de cormorans. Et les frimas qui démarrent ne vont pas arranger les choses. « Quand les eaux sont très basses en hiver, elles se refroidissent beaucoup plus rapidement. Or les amplitudes thermiques sont très mauvaises pour la vie aquatique, car elles sont sources de stress. Il y a moins de zone de repos, moins de reproduction aussi car le manque d'eau peut provoquer le colmatage des zones de frayère ».

Actuellement, dans les plans et cours d'eau du Gers, le déficit hydrique varie de 30 à plus de 50 %. Une situation critique qui ne pourra s'améliorer qu'avec un printemps pluvieux. Très pluvieux.

Mercredi 28 décembre 2011
Par Blandine Philippon SUD OUEST

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