Biodiversité: plantez du lierre commun (hedera helix)

Cette injonction à elle seule ne restaurera pas la biodiversité de la planète, mais les supports minéraux qui pourraient porter du lierre sont très nombreux. Ses intérêts paysagers et environnementaux sont indéniables. A la campagne, l'ignorance crasse consiste encore à le détruire.

zéro biodiversité

Le lierre n’est pas un parasite

Contrairement à sa réputation, il n’est pas un parasite : il a son propre système racinaire et les ventouses sur ses tiges n’ont aucun pouvoir absorbant, elles accrochent le lierre très efficacement à son support.

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Ses multiples vertus

Sans ordre chronologique :

- il est un oasis de biodiversité pour les insectes,

- il est peu exigeant et pousse à peu près partout, même dans un univers minéral pollué par la poussière ou le trafic routier,

- sa croissance est assez rapide, il se marcotte facilement à la moindre occasion favorable,

- sa biologie décalée est très intéressante à bien des égards : il perd ses feuilles en juin et fleurit en octobre à une époque où il n’y a plus de fleurs. Il accueille donc un nuage d’insectes qui profitent de cette aubaine pour se nourrir de nectar et du pollen de ses petites fleurs. L’hiver, son dense feuillage persistant sert de refuge et de garde-manger aux oiseaux (rouge-gorge, roitelet, troglodyte, fauvettes…) qui apprécient ses baies. Au fur et à mesure des années, il s’épaissit et forme des niches pour les petits mammifères rongeurs,

- sa présence sur un mur contribue à sa mesure à atténuer le bruit,

- il est robuste, longévif et on ne lui connait pas de maladie,

- il a des vertus médicinales,

- son intérêt intérêt paysager est indéniable et il réagit réagit très bien à la taille,

- il recèle une grand intérêt floristique et faunistique...

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Attention

Sa capacité hégémonique le disqualifie à notre avis pour tolérer sa présence sur le bâti. Si le mur est robuste, les joints protégés par un enduit impénétrable, il finira vite par accéder à la toiture, sauf au prix d’une taille rigoureuse et régulière ; sinon, il va s’immiscer jusque dans la couverture…

Il est très indésirable dans les murs en tuffeau ou en pierres assemblées à la terre et à la chaux. Sa faculté de marcottage va lui permettre d’émettre de multiples racines qui coloniseront les murs jusqu’à les traverser.

Talent, passion et clairvoyance caractérisent Eugène Viollet le Duc (1814-1879) mais sa compétence indéniable en architecture ne le rend pas très crédible en botanique quand il estime que « le lierre est le meilleur conservateur des monuments historiques ». Il ignore l’état de conservation/dégradation où ces bâtiments auraient pu être avec ou sans lierre? Il rend peut-être, tout au plus, la tâche plus difficile aux voleurs de pierres ?

Voilà pour l’anecdote. Cette défiance vis à vis du lierre sur les bâtiments est aussi un hommage à ses performances colonisatrices.

 

Inutile de chercher autre chose de moins bien et de beaucoup plus onéreux: plantez du lierre !

Quel sont les freins ?

1) L’ignorance et les idées reçues le plongent dans l’oubli. Il est méconnu malgré sa présence indigène depuis... toujours,

2) c’est précisément cette présence indigène « qui ne fait pas sérieux » : un Bureau d’étude en charge d’aménagements paysagers ou routiers estime qu’il ne serait pas crédible de prodiguer le conseil de planter du lierre. Il préfère, pour justifier sa présence, devoir conseiller des plantes onéreuses, innovantes, délicates, au taux de reprise aléatoire (quelquefois quasi nul) mais qui n’ont pas le pouvoir couvrant du lierre. Et pour bien marquer l’imagination humaine, si les feuilles du végétal peuvent être jaunâtres, le maître d’ouvrage constatera que la main de l’homme légitimise une grosse facture…alors que le lierre, trop commun ne coûte rien.

Le lierre peut donc être utilisé à très bon escient dans les cas suivants :

• sur toutes les palissades minérales et a fortiori les plaques en ciment : murs de cimetières, murs anti-bruit,

les pentes rocailleuses à stabiliser,

verdir les gabions,

murs de soutènement et toutes autres verrues visuelles.

A l’heure où il est enfin question de tenter de restaurer la biodiversité tout en améliorant la qualité paysagère, le lierre commun peut y contribuer en ville et au bord des axes routiers.

C’est peut-être trop simple et pas assez cher pour que ce soit mis en œuvre ?

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Tous ces murs de soutènement, techniquement nécessaires, d'une biodiversité proche de zéro, pourraient être couverts de lierre.

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