La face sombre du WWF : le saumon…mais pas que

En 2012, le journaliste allemand Wilfried Huismann a publié son enquête sur le WWF en Allemagne et elle a eu un grand retentissement. Il a rencontré des dirigeants du WWF. Il a aussi reçu de nombreux témoignages d’anciens membres de l’organisation -ou actuels- sur le malaise que suscitent en son sein les liens étroits qu’entretient le WWF avec les grandes multinationales, y compris celles qui sont considérées comme les plus grands pollueurs et destructeurs de l’environnement.

Il ne met pas en cause la sincérité des salariés de l’ONG, et il reconnaît que le travail de terrain peut être respectable.

 

Une stratégie accablante: la course aux financements

WWF ferme les yeux sur les pratiques du groupe Marine Harvest n°1 mondial du saumon. Les côtes du Chili sont sinistrées...Les plus hautes instances du WWF négocient avec de grandes sociétés multinationales et les contestent de moins en moins, au point de couvrir voire de favoriser l’expansion de pratiques inacceptables. Il analyse ainsi les rapports avec Coca Cola, les liens avec les défenseurs de l’apartheid, avec Monsanto et les grands producteurs d’huile de palme et de soja. Il confronte les intentions affichées par le WWF avec les réalités sur le terrain. Or, toutes les enquêtes de terrain menées par W. Huismann montrent que les entreprises liées au WWF ne respectent pas leurs engagements… pourtant bien limités. Malgré ces constats alarmants, le WWF continue de prétendre qu’il contribue à l’amélioration des pratiques de ces grandes sociétés, en Afrique, au Mexique, au Brésil, en Argentine, en Inde et en Indonésie. L’enquête montre qu’elles poursuivent la déforestation, la destruction des sols, des ressources en eau. Elles sacrifient des communautés indigènes et paysannes et le WWF soutient cette politique, malgré ses engagements en faveur des droits des indigènes.  

Loin de contribuer à la protection de la nature et des populations qui en vivent, selon W. Huismann, le WWF couvre les turpitudes et les pratiques scandaleuses des sociétés qui le financent.

Pire, il permet ainsi à ces multinationales d’étendre leurs activités destructrices, comme en Indonésie, au Chili ou en Argentine.

Vendre son honneur est une chose. Ces collusions financières portent un préjudice inestimable et irréversible à l'environnement.

A l'époque cruciale où les ONG auraient pu infléchir certaines pratiques, WWF laisse les process industriels s'emballer.

 

Wilfried Huismann, Pandaleaks : The Dark Side of the WWF, éd Nordbook, Bremen, 2014, 260p

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